Encore une guéguerre APS/MAP en vue? Ou quand Google Translate est à deux doigts de provoquer un incident diplomatique... - Radio M

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Encore une guéguerre APS/MAP en vue? Ou quand Google Translate est à deux doigts de provoquer un incident diplomatique…

Rédaction | 23/05/20 14:05

Encore une guéguerre APS/MAP en vue? Ou quand Google Translate est à deux doigts de provoquer un incident diplomatique…

L’agence algérienne et sa consœur marocaine ne sont pas à une querelle près, mais est-ce vraiment nécessaire d’attiser le feu de la discorde quand on peut juste faire du travail d’agence? Et le bon !

C’est une dépêche anodine postée hier sur le site de l’APS, à propos de la célébration du «15e anniversaire du soulèvement de l’indépendance», en souvenir des événement douloureux du 21 mai 2005, violemment réprimée par l’occupant marocain. L’APS reprend la déclaration de la Commission Sahraouie des droits de l’homme, en citant quelques passages de la déclaration rédigée initialement en arabe et consultable sur le site de l’agence de presse saharaouie, SPS, dont celui-ci:

«le glorieux soulèvement d’indépendance a révélé que l’Etat d’occupation marocain était un pays voyou, en raison de ses politiques répressives et de sa confiscation des droits humains sahraouis, et de ses crimes successifs documentés dans les rapports d’organisations internationales travaillant dans le domaine des droits humains (…)»

Le mot qui choque. Autant que la phrase du consul du Maroc à Oran. Habituellement, l’expression consacrée est «Etat voyou», par référence à ses dirigeants – on incrimine rarement les peuples dans les décisions hasardeuses de leurs dirigeants – alors que la définition de pays consacre «un territoire, constituant une entité géographique et humaine. Il est caractérisé par une ou plusieurs langues à l’oral et à l’écrit utilisées par les habitants du pays.» Dire que le Maroc est un «pays voyou» serait un manquement grave aux règles de la bienséance et à la déontologie, chose que n’a pas franchi l’agence de presse sahraouie dans sa dépêche en français, encore moins le comité sahraoui des droits de l’homme puisque c’est de son communiqué qu’il s’agit.

Le fin mot de l’histoire, c’est que l’agencier qui a bâtonné la dépêche de l’agence sahraouie a utilisé Google translate pour traduire, de l’arabe au français, la déclaration sans prendre la peine d’en vérifier le sens final. En vérité, les Sahraouis évoque la «traîtrise» du Maroc par rapport au droit international avec ce mot «مارق» littéralement «renégat», mais dont le sens diffère avec l’usage et le contexte. Il est d’ailleurs, à l’origine de l’expression populaire «Mareg» qui est bien loin de celle de voyou…