Les prix du pétrole ont enregistré d’importantes hausses vendredi 5 avril, malgré les craintes des investisseurs sur la situation géopolitique mondiale. Le baril de Brent a dépassé la barre symbolique des 90 dollars.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour des livraisons en juin, a gagné +0,07% pour atteindre les 90,71 dollars, après avoir touché un nouveau sommet depuis octobre 2023. Quant aux 159 litres de l’équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), pour des livraisons en mai, ils refluaient de 0,15% et atteint les 86,46 dollars, après avoir également dépassé le niveau d’octobre la veille, à 87,22 dollars.
Pour ce qui du Saharan Blend algérien, il a continué sa hausse enregistrée depuis le 1er avril. Ce vendredi 5 avril, le brut algérien, référencé sur le marché de l’OPEP a atteint les 93,32 dollars, enregistrant ainsi une hausse de 3.30% par rapport à la veille.
Les raisons de la hausse
À la suite d’une attaque israélienne, lundi, sur un bâtiment annexe dans l’enceinte diplomatique Iranienne à Damas, le marché s’attend « à une forme de représailles de la part de l’Iran », commente Bjarne Schieldrop, de Seb. « Mais il ne sait pas quand, où et sous quelle forme, ce qui génère un grand inconfort et une grande nervosité. » Il note que la région abrite en effet un des plus gros pays producteurs de pétrole au monde.
L’analyste estime cependant qu’il est peu probable que « l’approvisionnement en pétrole soit menacé », « à moins que cette situation ne dégénère en un conflit dévastateur entre Israël et l’Iran, dans lequel les États-Unis seraient naturellement entraînés ». Si représailles Iraniennes il y a, celles-ci pourraient passer par l’intermédiaire de certains de ses alliés régionaux, au Yémen, en Syrie ou au Liban, estiment les analystes.
Le Premier ministre de l’entité sioniste, Benjamin Netanyahu fait par ailleurs face à une pression internationale accrue, notamment de la part du président américain Joe Biden qui l’a sommé jeudi de conclure « sans délai » un accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Leur entretien téléphonique survient après la mort de travailleurs humanitaires dans des frappes israéliennes lundi.
D’autres paramètres viennent également doper les prix, à commencer par « les attaques contre les infrastructures pétrolières russes », qui « ont un impact considérable sur l’approvisionnement en pétrole brut et en produits dérivés », relève Tamas Varga, de PVM Energy. Des attaques de drones visant des sites énergétiques russes se sont en effet multipliées ces derniers mois, provoquant d’importants incendies, notamment dans des raffineries.
« La dérogation américaine aux sanctions sur les exportations de pétrole vénézuélien expirera ce mois-ci », ce qui dissuade les acheteurs de brut de poursuivre leurs transactions avec les pays d’Amérique latine, réduisant possiblement l’offre disponible, note également l’analyste.
Avec AFP