Dès la publication d’une vidéo montrant l’ancien militaire ayant fui l’Algérie après avoir pris part au mouvement populaire Hirak, en 2019, Mohamed Benhalima, mains menottées derrière le dos, est apparu à sa sorti d’avion, après avoir été extradé par l’Espagne, malgré une campagne de solidarité avec le jeune homme, lancée sur les réseaux sociaux.
En effet, les autorités espagnoles ont extradé, jeudi soir, l’ancien militaire connu pour son discours opposant sur les réseaux sociaux. Il avait rejoint clandestinement le territoire espagnol, il y a quelques mois, et avait introduit une demande d’asile politique qui a été rejetée par les autorités espagnoles.
L’avion qui le transportait a atterri en début de soirée à l’aéroport international d’Alger. Sur les premières vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit bien l’homme, menotté, descendre d’un avion de la compagnie aérienne espagnole. Il a été accueilli par des agents de la police algérienne qui l’ont ensuite transporté dans leur véhicule, pour être ensuite bardé d’un gilet pare-balle.
Des images qui ont vite fait réagir beaucoup d’Algériens qui ont exprimé leur solidarité avec le jeune homme tout en dénonçant le fait qu’il soit filmé mains menottées.
Des activistes ont aussi dénoncé la démarche espagnole. Selon eux, l’Espagne « n’aurait pas dû accélérer l’extradition de l’ex- militaire après toutes les alertes des ONG qui ont fait savoir qu’extrader Mohamed Benhalima et contraire au respects des droits de l’homme ».
Dans un communiqué rendu public, il y a quelques jours, l’ONG Amnesty International a appelé l’Espagne à « renoncer immédiatement » à une éventuelle expulsion de Mohamed Benhalima, affirmant qu’il s’agit d’un « lanceur d’alerte » ayant « dénoncé la corruption dans les rangs des hauts gradés de l’armée algérienne ».
Amnesty accuse notamment le régime algérien de « torture et d’autres formes de mauvais traitements » contre plusieurs militants du Hirak.
L’activiste espagnole, Francisco Jose Clemente Martin a noté de son côté qu’il « demande pardon en tant qu’Espagnol car son gouvernement a validé ce retour express en plus dans un avion de l’armée de l’air espagnole ». « Tout ça pour la géopolitique… » a-t-il ajouté.
Outre Mohamed Benhalima, les autorités espagnoles avaient remis, en août 2021, un ex-gendarme déserteur, en l’occurrence Mohamed Abdellah. Ce dernier a été également extradé pour les mêmes faits.