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Fin du financement étranger des imams en France

Radio M | 01/04/24 13:04

Fin du financement étranger des imams en France

Désormais, la France applique une nouvelle politique visant à circonscrire l’influence étrangère dans la gestion des lieux de culte musulmans sur son territoire. 

En effet, depuis le 1er janvier 2024, les imams dépêchés et rémunérés par des pays tels que l’Algérie, la Turquie ou le Maroc ne sont plus admis à officier en France. Quant aux quelque 300 imams “détachés” déjà présents, un changement de statut administratif leur est imposé à compter du 1er avril.

L’objectif de cette mesure gouvernementale est de mettre un terme aux financements étrangers des imams exerçant en France. Assimilés à des fonctionnaires employés par leur pays d’origine, ces ministres du culte étaient jusqu’alors rémunérés par les autorités de leur nation, en vertu d’accords bilatéraux noués dans les années 1980. Désormais, leur rétribution incombera aux associations gestionnaires des mosquées où ils officient.

Cette mutation statutaire représente une lourde charge financière pour les lieux de culte, en particulier les plus modestes. Comme l’explique Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman, de nombreuses mosquées ne disposent que de ressources limitées, provenant des dons et cotisations des fidèles. Assumer le salaire d’un imam pourrait s’avérer insoutenable pour certaines d’entre elles.

En outre, ce changement de situation pourrait se traduire par une perte de revenus conséquente pour les imams concernés. À titre d’exemple, M. Zekri ne peut proposer qu’une rémunération de 1 500 euros à l’imam “détaché” de la mosquée de la Paix à Nîmes, alors que celui-ci percevait auparavant 2 650 euros en tant que fonctionnaire algérien.

Face à cette conjoncture, ces ministres du culte disposent de la liberté de demeurer en France en acceptant les nouvelles conditions salariales, ou bien de réintégrer leur pays d’origine afin de poursuivre leur carrière sans perdre leurs acquis. Une partie non négligeable des imams français continuera cependant d’exercer à titre bénévole.

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