« Le FLN peut appeler à voter en faveur du candidat Azzeddine Mihoubi si ça lui chante. Au parti plus personne n’écoute les recommandations de cette direction.», déclare irrité un sénateur du parti à Radio M Post. Dans un communiqué publié mardi 10 décembre, le bureau politique a pour la première fois appelé à voter pour un candidat d’un autre parti. « Je vous recommande de poursuivre la mobilisation des militants, des sympathisants et citoyens pour les sensibiliser à une participation massive au vote en vue de garantir la victoire du candidat du pôle nationaliste Azzeddine Mihoubi », écrit Ali Seddiki, secrétaire général par intérim du parti.
Une prise de position rapidement rejetée, d’autant que les militants ne comprennent pas le choix de leur direction, alors que la candidature de Abdelmadjid Tebbune, membre du comité central du FLN, candidat du parti lors des législatives en 91 à Boussemghoun dans la wilaya d’El Bayadh contre le FIS, apparaissait comme le choix le plus « naturel ». Mohamed Amari, membre du bureau politique du FLN en charge de la communication, déclarait fin octobre que « si le parti devait appuyer un candidat à l’occasion de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, il ne pourrait s’agir que de l’ancien Premier ministre, membre du comité central, Abdelmadjid Tebboune. »
Depuis la mise en détention préventive le 19 septembre de son SG Mohamed Djemai pour « menace et destruction de documents officiels », le BP a installé Ali Seddiki pour assurer l’intérim. Ses détracteurs n’oublient pas de rappeler que l’ancien député a fait partie de la fameuse « commission Mazouzi », mise en place après la fraude massive qui a marqué les législatives de 97 et dont le rapport d’enquête n’a jamais été publié.
« Ali Seddiki a réussi à se mettre les militants à dos. C’est la première fois qu’il réussit quelque chose », affirme un cadre du parti.