À dix jours des élections européennes, une tempête de controverse secoue le parti Les Républicains. L’origine? Un tweet abject et outrancier publié par la formation de droite, sommant l’Algérie de « reprendre » ses ressortissants sous obligation de quitter le territoire français. Un message d’une abjection rarissime, même pour un parti qui n’a jamais caché ses relents xénophobes et sa rancoeur tenace envers l’ancienne colonie.
“Message de service à l’Algérie, il faut tout reprendre, les biens et le mal : criminels, délinquants, clandestins, OQTF”.Un amalgame révoltant, appuyé par des clichés de supporters algériens brandissant fièrement leur drapeau national. Un geste patriotique transformé en épouvantail par ces Républicains aux accents d’extrême droite.
Cette saillie raciste et indigne a déclenché un vent de révolte, y compris au sein même de LR. Xavier Bertrand, figure de proue des Hauts-de-France, a dénoncé avec virulence “ce tweet qui ne reflète ni les valeurs ni l’histoire” du parti, réclamant son retrait immédiat. “Aucun calcul électoral n’autorise à insulter un pays et son peuple”, a-t-il tonné à raison.
La gauche aussi a exprimé son écœurement face à cette tentative éhontée “d’attiser les haines” selon les mots d’Olivier Faure, le patron du PS. “Un sujet sérieux comme la restitution des biens issus de la colonisation se transforme en message xénophobe digne de l’extrême droite”, a-t-il cinglé.
Loin de faire profil bas, Eric Ciotti, le bouillant président des Républicains, a réitéré ses attaques avec une détermination déconcertante : “Transmettons à l’Algérie la liste des délinquants à reprendre chez eux”. Une posture belliqueuse et indécente qui illustre la dérive populiste d’un parti enclin aux sorties de route réactionnaires.
Alors que leur candidat Bellamy plafonne à 7% dans les sondages, ce dérapage xénophobe en dit long sur le naufrage idéologique des Républicains. Un parti qui, plutôt que de lutter contre le racisme et la haine de l’étranger, semble vouloir en faire son fonds de commerce électoral. Une stratégie aussi désespérée que condamnable.