C’est un coup de tonnerre à l’Assemblée nationale. Le très controversé projet de loi sur l’immigration et maintes fois repoussé, vient d’être rejeté avant même l’examen du premier article.
Une motion préalable, défendue par les écologistes et visant à enterrer le projet dans l’oeuf, a été adoptée par 270 députés contre 265. « Arithmétiquement, on a perdu », a concédé avec amertume le ministère de l’Intérieur.
Pour rappel, le projet de loi immigration et intégration, visant tacitement les français d’origine algérienne, était examiné depuis le 14 novembre par la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Il prévoyait notamment des expulsions facilitées en cas de menace à l’ordre public, la suppression de protections contre les expulsions pour certains immigrés, et des mesures plus dures envers les personnes condamnées à de la prison ferme.
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a jugé en sortant de l’hémicycle que le ministre de l’Intérieur est «désavoué» après ce vote défavorable. Il «doit en tirer les conclusions», a déclaré Olivier Faure, soulignant que « les étrangers ne peuvent être présentés comme des suspects.»
La chef de file des députés insoumis s’est félicitée quant à ellede l’adoption de la motion de rejet, y voyant un moyen d’épargner au pays « deux semaines de discours xénophobes et racistes », selon ses propres termes. « Ça va aider à mieux respirer », a ajouté Mathilde Panot au sortir de l’hémicycle.
Fait notable, ce sont des alliances contre- nature entre la gauche – écologistes, communistes, insoumis et socialistes – et la droite modérée qui ont fait capoter le projet de loi immigration ciblant les Français d’origine algérienne.
« L’ignoble loi immigration de Darmanin est rejetée par l’Assemblée Nationale. Fin de carrière pour ce ministre plus intéressé par sa personne que par les Français », a cinglé le député LFI David Guiraud sur X (anciennement-Twitter).
« Nous allons pouvoir enfin passer une fin d’année sans subir les discours les plus odieux sur les immigrés à l’Assemblée. Nous reste encore à créer les conditions d’un accueil digne des exilés», ajoute-t-il.