Le Parlement francais a été le théâtre d’une mise en scène inédite, ce mardi. Dans un geste empreint de symbolisme, des députés issus des rangs écologistes, communistes et Insoumis ont fait leur entrée dans l’hémicycle, vêtus d’habits vert, blanc, rouge et noir, incarnant ainsi les couleurs du drapeau palestinien.
Cette représentation parlementaire, orchestrée avec soin, a suscité une ovation retentissante parmi les sympathisants, créant une atmosphère électrique au sein du Palais-Bourbon. Cependant, la quiétude a été de courte durée. Au moment où les débats reprenaient leur cours, Rachel Keke, députée de La France Insoumise, a déployé le drapeau palestinien, provoquant une onde de choc dans l’assemblée.
Cette action audacieuse est intervenue alors que Benjamin Saint-Huile, député du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), interpellait le gouvernement sur la reconnaissance d’un État palestinien. “Reconnaître maintenant l’État de Palestine, c’est accepter de peser sur le conflit”, a-t-il déclaré avec conviction, cristallisant ainsi l’essence du débat.
L’initiative de Keke a déclenché un tumulte instantané. Les bancs de la droite et de l’extrême droite se sont enflammés, vociférant leur indignation. La présidente de l’institution, Yaël Braun-Pivet, a réagi en adressant un rappel à l’ordre à la députée du Val-de-Marne, assorti d’une inscription au procès-verbal.
Les cris “Dehors !” ont fusé des rangs du Rassemblement National et des Républicains, forçant une interruption immédiate de la séance. Dans un élan de patriotisme, ces mêmes députés ont entonné La Marseillaise, debout et parés de leur écharpe tricolore, rapidement rejoints par leurs homologues de la majorité, puis par ceux de gauche et de La France Insoumise.
À la reprise des travaux, Braun-Pivet a annoncé qu’un bureau de l’Assemblée serait convoqué ultérieurement, laissant présager un durcissement de la sanction infligée à Keke. Cette décision fait écho à la récente condamnation de son collègue Sébastien Delogu, qui s’est vu infliger la plus lourde sanction du règlement pour un geste similaire : une censure avec exclusion de quinze jours du Palais-Bourbon.