C’est la surprise du remaniement ministériel dévoilé ce vendredi : Rachida Dati, figure des Républicains (LR) et proche de Nicolas Sarkozy, a été nommée ministre de la Culture. Un choix inattendu de la part d’Emmanuel Macron, au vu des positions parfois virulentes de Dati envers la majorité présidentielle.
Selon certaines sources, ce retour en grâce aurait été orchestré par Nicolas Sarkozy lui-même, désireux de placer ses pions stratégiques aux postes clés. L’ancien président voit ainsi ses ambitions pour une recomposition de la droite se concrétiser.
« Nicholas Sarkozy a échangé avec Emmanuel Macron dans la soirée, une fois le remaniement annoncé parce que ce qui s’est passé vendredi c’est la validation totale de ce que souhaite N. Sarkozy depuis le départ », affirme le journaliste Guillaume Daret, chef-adjoint du service politique de France télévision.
En d’autres termes, les choix effectués par Emmanuel Macron lors de ce remaniement (nomination de figures de droite comme Rachida Dati, annonces sur l’immigration etc) correspondent parfaitement aux attentes et à la ligne politique défendue par Nicolas Sarkozy.
Cette nomination constitue un coup politique pour le chef de l’État, qui attire dans ses filets une personnalité de premier plan chez LR. Rachida Dati avait prévenu le groupe LR à Paris de sa nomination avant même l’annonce officielle. Resteà savoir quelles en seront les conséquences au sein des Républicains, alors qu’Eric Ciotti a déjà annoncé son exclusion.
Au sein de la majorité présidentielle non plus, ce choix ne fait pas l’unanimité. Certains y voient un gage supplémentaire de la dérive à droite d’Emmanuel Macron. Un pari risqué qui pourrait bien se retourner contre lui.
Rachida Dati promet elle de rester à la tête de l’opposition LR à Paris, avec pour objectif de ravir la mairie à Anne Hidalgo en 2026. Une position délicate à tenir pour cette éternelle survivante de la politique française.