Pressenti depuis plusieurs semaines comme nouvel ambassadeur de France à Alger, François Gouyette vient d’être officiellement nommé par le président Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres, Ambassadeur de France en Algérie, en remplacement de Xavier Driencourt, admis à faire valoir ses droits à la retraite, par limite d’âge, à compter du 2 août 2020…
L’ancien ambassadeur de France en Arabie Saoudite est avant tout un fin connaisseur du monde arabe, dont il parle la langue. Les mauvaises langues ont vite fait de le comparer à une sorte de petit Lawrence d’Arabie. Selon toute vraisemblance, cette nomination est synonyme d’une nouvelle approche initiée par Macron et qui s’inscrirait dans un processus de normalisation des relations bilatérales, ponctuées ça et là par quelques couacs et des tensions qui n’ont pas été profitables aux deux parties.
François Gouyette, “ami de l’Algérie” ou diplomate hors-pair?
né en 1956 d’un père ayant vécu en Algérie, à Béjaia plus précisément, il est titulaire d’une maîtrise en droit public, d’un diplôme supérieur de l’Institut national des langues et civilisations orientales (arabe) et d’un diplôme de traducteur arabe – français. Polyglotte, il parle trois langues étrangères outre l’arabe : l’anglais le grec et le turc. Et cerise sur le gâteau, sa femme est d’origine algérienne.
En France, il est surtout connu pour être un ancien homme de l’ombre de Jean-Pierre Chevènement, lui-même un grand ami de l’Algérie ayant été, entre autres, président de l’association France-Algérie, et dont il a été le conseiller diplomatique pendant son passage à la place Beauvau.
Après quatre ans en poste à Abou Dabi, il devient ambassadeur chargé du processus euro-méditerranéen en août 2005. En décembre 2007, il est nommé ambassadeur de France en Libye et prend ses fonctions début 2008. Peu après le déclenchement de la révolte contre le régime de Kadhafi, l’ambassade de Tripoli est fermée et l’ambassadeur et son personnel sont rapatriés en France le 26 février 2011.
Il poursuit cependant sa mission jusqu’à son remplacement en octobre 2011 par Antoine Sivan. Le 24 août 2012, il est nommé ambassadeur de France en Tunisie. En septembre 2016, il devient ambassadeur de France en Arabie Saoudite, succédant à Bertrand Besancenot. Le 29 juillet 2020, il est nommé ambassadeur de France en Algérie.
A noter que parmi les questions urgentes qu’il aura à traiter et à prendre en charge, figurent, entre autres, celle de la crise libyenne comme celle du Sahel, sur lesquels son analyse et sa perception des choses seraient particulièrement attendu par le Quai d’Orsay. Autre dossier, épineux celui-ci qui reviendra cycliquement sur la table, celui de la mémoire, de l’histoire et de la repentance de la France.
François Gouyette, au-delà de son attrait pour le monde Arabe en général et l’Algérie en particulier, n’en demeure pas moins un diplomate au service de son pays. Alors, nous avons le choix entre la citation de Jean-Jacques Casanova de Seingalt, « Les seuls espions avoués sont les ambassadeurs» ou celle de Henry Wotton, diplomate Anglais du 16e siècle: « Un ambassadeur est un honnête homme qui a pour mission de mentir pour le bien de son pays»…