Un porte-parole du ministère de la Santé de la bande de Gaza a déclaré dimanche que l’hôpital Nasser de Khan Younès, qui est le deuxième plus grand établissement hospitalier de la bande, « est complètement hors service » en raison du manque de carburant, des combats, ainsi que des bombardements de l’armée de l’occupation sioniste autour de l’hôpital.
« Il n’y a plus que quatre équipes médicales -25 personnes- qui s’occupent des patients » à l’hôpital Nasser, dans la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, a déclaré le porte-parole Ashraf al-Qidra à l’agence Reuters.
« Le complexe médical de Nasser est l’épine dorsale des soins de santé dans le sud de la bande de Gaza. Son arrêt est une condamnation à mort pour des centaines de milliers de Palestiniens déplacés à Khan Younès et Rafah », a-t-il ajouté.
Le manque de carburant et les combats autour de l’hôpital sont responsables de cette mise hors service, selon le porte-parole. De plus, l’approvisionnement en eau a été interrompu car les générateurs sont hors service depuis trois jours, les eaux usées inondent les salles d’urgence et le personnel restant n’a aucun moyen de traiter les patients en soins intensifs.
Le manque d’oxygène, également lié à l’absence d’électricité, a entraîné la mort d’au moins sept patients.
Les forces de l’occupation israéliennes ont lancé un raid sur l’hôpital jeudi et arrêté une centaine de personnes. Le Hamas a nié les accusations selon lesquelles ses combattants utilisent des installations médicales pour se couvrir.
La plupart des hôpitaux de Gaza ne fonctionnent plus en raison des combats et du manque de carburant, laissant 2,3 millions d’habitants sans soins de santé appropriés, alors que des dizaines de milliers de personnes ont été blessées par des bombardements aériennes et que beaucoup d’autres souffrent de maladies chroniques et, de plus en plus, de la famine.
Israël a effectué des raids dans des établissements médicaux, se vantant que des armes et des otages s’y trouvent, ce que le Hamas nie évidement. La communauté internationale demande que les hôpitaux soient protégés en vertu de droit international.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a par ailleurs exhorté Israël à permettre à son personnel d’accéder à l’hôpital Nasser.
« Hier et avant-hier, l’équipe de l’OMS n’a pas été autorisée à entrer dans l’hôpital pour évaluer l’état des patients et les besoins médicaux critiques, bien qu’elle ait atteint l’enceinte de l’hôpital pour livrer du carburant », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.
L’armée israélienne a déclaré que ses forces spéciales opéraient à l’intérieur et autour de l’hôpital Nasser, qu’elles avaient tué des dizaines de combattants palestiniens et saisi une grande quantité d’armes lors des combats qui se sont déroulés dans la bande de Gaza au cours de la journée écoulée.
L’offensive aérienne et terrestre d’Israël a dévasté la majeure partie de la bande de Gaza et forcé la quasi-totalité de ses habitants à quitter leur domicile. Les autorités sanitaires palestiniennes affirment que 28.985 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis le début de l’opération « déluge d’Al Aqsa » de Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.