Après le drame meurtrier survenu lundi à Rafah dans la bande de Gaza, où un bombardement israélien a fait près de 50 morts dans un camp de réfugiés, l’Algérie a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU. Alger a présenté mardi un projet de résolution exigeant “l’arrêt de l’offensive israélienne” et “un cessez-le-feu immédiat” ainsi que “la libération sans condition de tous les otages”.
Cette initiative diplomatique algérienne a reçu un soutien de poids de la part du président français Emmanuel Macron. Lors d’une conférence de presse à Berlin aux côtés du chancelier Olaf Scholz, le chef de l’État a apporté son appui à “la demande algérienne de réunion d’urgence” du Conseil de sécurité.
“Il n’y a pas de zones sûres pour les civils palestiniens. La Cour internationale de justice a appelé Israël à mettre un terme à cette offensive qui met à risque les populations civiles déjà déplacées”, a martelé M. Macron, dénonçant le drame humanitaire à Gaza où plus de 1,5 million de Palestiniens s’entassent.
Revenant sur la position française initiale après les tirs de roquettes du Hamas en octobre, le président a rappelé que Paris avait “condamné l’attaque terroriste” tout en reconnaissant “le droit d’Israël de se défendre”. Mais il a ajouté qu’une “opération terrestre qui continue” ne pouvait constituer “la réponse face au terrorisme”.
“Nous bâtissons avec l’Algérie, notre partenaire, et tous nos partenaires au Conseil de sécurité une résolution commune visant à répondre à cette urgence humanitaire, mais à apporter des réponses en termes de cessez-le-feu”, a poursuivi M. Macron, plaidant pour “un mandat onusien clair sur Gaza”.
Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de trouver une “sortie politique” à ce conflit meurtrier. “Nous sommes prêts à travailler activement à une solution de paix. Elle est atteignable”, a-t-il estimé.
Ces déclarations de soutien à l’initiative algérienne interviennent alors que la communauté internationale est choquée par les images insoutenables des victimes civiles du récent bombardement meurtrier de Rafah.
En s’associant à la demande pressante d’Alger pour un cessez-le-feu, la France réaffirme son rôle sur la scène diplomatique, bien qu’elle refuse toujours, contrairement à l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, de franchir le pas de la reconnaissance d’un Etat palestinien.