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Ils ont tenu un rassemblement devant le ministère: Les enseignants du primaire poursuivent leur mouvement

Radio M | 28/01/20 14:01

Ils ont tenu un rassemblement devant le ministère: Les enseignants du primaire poursuivent leur mouvement

Des centaines d’enseignants du cycle primaire venus de nombreuses wilayas ont tenu mardi 28 janvier un rassemblement devant le siège du ministère de l’Éducation à Alger, poursuivant un mouvement de contestation qui a débuté il y a quatre mois.

Venus de Bordj Bou Arreridj, Tlemcen, Batna, Laghouat, Sétif et d’autres wilayas, les instituteurs ont organisé ce rassemblement hebdomadaire national, quatrième du genre depuis le début de l’année. Ils ont réitéré leurs revendications socio-professionnelles et ont scandé de nombreux slogans, inspirés de ceux du Hirak pour certains.

Liste des revendications des enseignants du primaire:

-Le changement des programmes pédagogiques

-L’effet rétro-actif du décret 14/266 depuis sa parution

-L’uniformisation de la classification à travers la valorisation des diplômes

-L’augmentation des salaires des enseignants du cycle primaire

-La baisse du volume horaire de travail

-La dispense des enseignants des tâches extra-pédagogiques

-Le droit à la promotion automatique

-L’intégration de l’enseignement dans la liste des métiers

-L’assignation d’une formule de logement pour les enseignants du primaire

Les instituteurs se sont indignés des récentes déclarations du chef de l’Etat leur concernant.

Abdelmadjid Tebboune avait déclaré la semaine dernière ne pas posséder « la bague de Souleymane ni le bâton de Moussa » pour satisfaire les revendications des enseignants. Il avait également critiqué l’aspect « matérialiste » de leurs exigences.

« Cette journée démontre la détermination des enseignants grévistes du primaire d’aller de l’avant et de continuer la contestation. Pour cette semaine, il y a de un la réponse aux propos du président de la République, et de deux, la dénonciation de la politique de la sourde oreille menée par le ministère », a déclaré Bachir Kiouas, délégué d’Alger-ouest de la coordination nationale des enseignants du cycle primaire.

« Oui, je suis matérialiste car j’ai perdu mon droit dans mon pays », pouvait-on lire sur les pancartes de quelques enseignants présents au rassemblement.

Le mouvement des enseignants du primaire a débuté le 6 octobre 2019 avec une journée de grève par semaine avant de passer à deux puis à trois journées de débrayage hebdomadaire. Outre les rassemblements nationaux des mardis, les instituteurs tiennent également des sit-ins devant les directions locales de l’Education.

Les enseignants du primaire ont déjà arraché quelques victoires, notamment l’abandon de l’obligation de la préparation d’une fiche de cours par chaque enseignant et son remplacement par une fiche préparée par l’inspection centrale que les instituteurs doivent imprimer, ainsi que la mise en place avant le 31 mars prochain d’un protocole d’application du décret présidentiel de 2014 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires.

« Nous considérons qu’il s’agit de « mesurettes » destinées à apaiser les esprits. Nous demandons des solutions concrètes », a affirmé Bachir Kiouas.