Signé en 1968, l’accord migratoire franco-algérien semble aujourd’hui dépassé. Perçu par beaucoup comme trop avantageux pour les ressortissants algériens, il cristallise en France les tensions autour des questions migratoires. Pourtant, sa remise en cause pourrait fragiliser les relations déjà complexes entre Paris et Alger.

C’est dans ce contexte sous tension qu’un groupe d’une soixantaine de députés LR ( Les Républicains) a déposé une proposition de résolution réclamant purement et simplement l’abrogation de cet accord. Selon l’AFP, l’extrême droite parlementaire espère ainsi incarner la « fermeté » face à une opinion publique française préoccupée par l’immigration algérienne.

Même si ces propositions risquent d’être rejetées, la droite cherche à incarner auprès de l’opinion publique une certaine « fermeté » sur les questions migratoires. Les Républicains ont créé la confusion au sein de la majorité présidentielle « La République en Marche » en soumettant un projet de résolution réclamant l’abrogation de l’accord de 1968.

Si un tel texte était adopté, il ne serait pas juridiquement contraignant mais enverrait un « signal » à l’Algérie sur la nécessité de revoir cet accord obsolète aux yeux de la droite française.

De quoi renforcer l’inquiétude algérienne. Lors d’une visite discrète fin-novembre, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin aurait tenté de rassurer les autorités sur lanon-dénonciation unilatérale de ce texte, qui conditionne encore en partie la relation migratoire franco-algérienne. Mais la pression politique se fait chaque jour plus forte.