Les relations entre l’Algérie et les Émirats arabes unis (EAU), déjà fragiles, viennent de connaître une nouvelle dégradation. Lors d’une réunion du Haut conseil de sécurité algérien le 10 janvier, de vives critiques ont été émises à l’encontre d’ « agissements hostiles émanant d’un pays arabe frère », pointant implicitement du doigt Abou Dhabi. En représailles, Alger a durci le ton sur le plan économique, au risque d’attiser les tensions.
Cette escalade traduit les profondes divergences stratégiques entre les deux États. Depuis plusieurs mois, l’influence grandissante des EAU dans la région, notamment au Maghreb et au Sahel, hérisse les autorités algériennes. Le rapprochement d’Abou Dhabi avec le Maroc et Israël, deux puissances rivales d’Alger, attise particulièrement les tensions.
Dernière mesure de rétorsion en date : l’interdiction faite aux notaires algériens d’établir des actes avec des sociétés mixtes algéro-émiraties. Cette décision pourrait sonner le glas du partenariat entre la Société algérienne unie du tabac (SAUT) et la société émiratie Staem, accusée de transférer des fonds à l’étranger au détriment de l’État algérien.
Au-delà de ce différend économique, c’est une véritable guerre d’influence qui se joue dans l’ombre entre Alger et les EAU. Le Qatar et la Turquie, alliés traditionnels de l’Algérie, sont également dans le collimateur d’Abou Dhabi. L’issue de cette crise diplomatique latente demeure incertaine, mais ses répercussions géopolitiques pourraient être significatives.