C’est un démenti pour le moins…tonitruant. Interpellée par des rumeurs de report de la présidentielle algérienne, l’agence de presse officielle APS a répliqué dans des termes peu amènes, visant nommément le voisin marocain et son roi. Makhzen, caniche makhzino-sioniste : la “bafouille” signée APS fleure bon l’invective populiste, rompant avec le devoir de réserve attendu d’un média d’État.
Certes, l’intention de couper court aux spéculations sur le scrutin présidentiel est louable. Mais la méthode prête à controverse. Car sous couvert de rétablir la vérité, l’APS en profite ici pour régler des comptes par médias interposés, mimant le style des pourfendeurs du Makhzen sur les réseaux sociaux. Une escalade verbale pas vraiment digne d’une agence officielle censée incarner la voix de l’Algérie.
Surtout, en se vautrant dans le caniveau des guéguerres politiques, l’APS dessert l’image de professionnalisme qu’elle entend projeter. Son statut d’institution étatique lui commandait au contraire de prendre de la hauteur, de répondre sans passion aux rumeurs concernant le scrutin présidentiel. En cédant à la facilité de l’invective, elle se rabaisse au niveau de ceux qu’elle entend pourfendre.
Bref, cette charge révèle soit un accès de faiblesse au sein de la rédaction, soit une consigne venue d’en haut. Dans les deux cas, le seul perdant est le crédit de l’Algérie en tant que puissance régionale respectée. Car de telles sautes d’humeur écornent l’image de maturité cultivée par le pouvoir algérien. Un rappel à l’ordre s’impose donc à l’APS…