La chambre d’accusation de la Cour d’Alger a décidé dimanche d’abandonner les charges liées au terrorisme qui pesaient sur Jamila Bentouis, figure contestataire du Hirak.
Arrêtée en mars dernier à son retour d’exil en France, Bentouis avait dans un premier temps été inculpée pour “adhésion à un groupe terroriste” en vertu du très répressif et controversé article 87 bis du code pénal. Un chef d’accusation d’une exceptionnelle gravité, motivé selon les autorités par une chanson militante critiquant les arrestations et la répression qui s’était abbatue sur les activistes du Hirak.
Si cette qualification terroriste a finalement été levée par la chambre d’accusation, la sexagénaire n’est pas pour autant totalement blanchie. Elle reste poursuivie pour “atteinte à la sécurité nationale” et “incitation à attroupement non armé”. Des motifs toujours liés à son engagement dans le Hirak.
Cette décision judiciaire représente toutefois une forme de désescalade dans ce dossier très sensible. Elle intervient en effet après des mois de bataille procédurale et de mobilisation pour dénoncer le recours abusif à la législation antiterroriste contre cette militante d’opposition.