Le syndicat national des magistrats (SNM) a dénoncé le 14 mai la décision de reprise des audiences prise par le garde des sceaux et en appelle à l’intervention du Chef de l’Etat.
Qualifiant de « surprenante » et d’ « étrange » la décision du ministre de la Justice en date du 13 mai ordonnant la reprise « immédiate » des audiences civiles et administratives au niveau des tribunaux, les cours et les tribunaux administratifs, le SNM dénonce une « une déviation sans précédent dans l’histoire de la justice algérienne ». Cette décision est une « déviation sas précédent », explique le SNM, qui « viole le principe de l’égalité de tous devant la justice.
Le SNM, dans un communiqué publié sur son site et sur ses réseaux sociaux, met en garde contre les « conséquences désastreuses qui peuvent en découler, en particulier pour la santé et la sécurité des magistrats et des avocats, et des citoyens lors des audiences de réconciliation et en enquêtes individuelles, sachant que les tribunaux sont dépourvus des moyens de protection et de prévention contre le coronavirus Covid-19 ». « La décision prise par le ministre de la Justice, représente un grave danger pour la santé et la sécurité des juges, des employés et des justiciables », ajoute le SNM.
Le SNM considère que cette décision « est l’incarnation de la gestion unilatérale condescendante d’un secteur souverain sensible, qui ne cesse de glisser vers des dérapages aux conséquences imprévues, qui peuvent provoquer une tempête que le pays ne pourra pas supporter » et en appelle à l’intervention du chef de l’Etat pour « sauvegarder la sécurité et la santé des citoyens et pour consacrer le principe de l’égalité devant la justice ».