Khaled Drareni a été arrêté, samedi, à Alger alors qu’il couvrait, comme à son habitude, une manifestation du hirak et en faisait un compte-rendu en live sur les réseaux sociaux. Il faisait son métier de journaliste: informer. C’est cela et uniquement cela qui dérange: l’exercice libre d’un métier encore très largement sous contrôle du pouvoir et de ses instruments.
C’est pour cela qu’il a passé la nuit d’hier dans un commissariat et qu’il sera présenté aujourd’hui devant le procureur au tribunal de Sidi M’hamed. Aucun discours ministériel ne pourra convaincre les milliers d’Algériens qui le suivent sur les réseaux que l’arrestation de Khaled Drareni obéirait à d’autre considération que celle d’une volonté de faire taire une voix jeune, libre et très professionnelle. Hier, Khaled Drareni était fidèle au poste, il a fait son métier, il a informé, il a diffusé des images. C’est du journalisme. Et dans la loi, officiellement, l’exercice du métier de journaliste n’est pas un crime.
Depuis des mois, Khaled Drareni est l’objet d’une persécution permanente des services de sécurité pour le contraindre à renoncer à ce qui fait l’essence et la noblesse du métier: informer, rapporter ce qui arrive lors des manifestations, restituer ce que disent les gens. Il l’a fait avec la ténacité de cette jeunesse algérienne qui vient bousculer un ordre opaque et dangereux, pour imposer la citoyenneté. Un ordre pour qui le simple exercice du métier de journaliste est une menace, un danger.
Un Drareni qui ne renonce pas
Khaled Drareni est un brillant journaliste, il aurait pu choisir le confort du renoncement à l’exercice libre du métier et « obéir » aux injonctions de ceux se considèrent comme les seuls patriotes dans ce pays. Beaucoup ont fait ce choix de se plier et d’obéir en allant contre l’éthique du métier. Lui, n’a pas renoncé. Il a choisi d’être et de rester un « Drareni ». Il n’a pas renoncé à faire son métier et s’est mobilisé pour la défense des journalistes du cadre du collectif des Journalistes Algériens Unis (JAU). Khaled Drareni n’a pas renoncé à son devoir civique. Comme chez de nombreux Algériens, son patriotisme n’est pas un discours ou une rente, il est concret: il fait son travail. Et un pays fonctionne quand chacun fait son travail correctement et dans les règles. Les journalistes de RadioM info sont totalement solidaires avec lui.
Nous sommes tous Khaled Drareni, travailler n’est pas un crime, faire son métier n’est pas un crime.