La CIA a pu espionner l’Algérie grâce à du matériel de cryptage vendu par une compagnie suisse appartenant secrètement à l’agence de renseignement américaine, dont plus de 100 pays ont été les clients pendant des décennies.
La révélation, fruit d’une enquête conjointe entre le Washington Post et la télévision allemande ZDF, a été publiée mardi 11 février. On y apprend que Crypto AG, le fabriquant helvétique a appartenu à la CIA et au renseignement de l’Allemagne de l’ouest depuis les années 1950.
L’opération ultra-secrète a permis de vendre des équipements de cryptage des communications militaires, diplomatiques et du renseignements. Le matériel manipulé a été acheté par les gouvernements et des organisations dans 120 pays et a permis aux agences de renseignement américaines et allemandes d’intercepter des données.
La compagnie a été dissoute en 2018, note l’enquête, mais plus d’une douzaine de pays à travers le monde continuent d’utiliser ses produits.
« C’était le coup d’espionnage du siècle », note le Washington Post citant un rapport de la CIA. Et d’ajouter: « Des gouvernements étrangers payaient beaucoup d’argent pour le privilège d’avoir leur communications les plus secrètes lues par au moins deux (et probablement jusqu’à cinq ou six) autres pays ».
L’article cite d’ailleurs un exemple d’espionnage des communications algériennes durant la crise des otages américains en Iran entre 1979 et 1981 durant laquelle l’Algérie a joué le rôle d’intermédiaire. Le président Jimmy Carter demandaient à la NSA, une autre agence de renseignement américaine, ce qu’était les réactions de Ayatollah Khomeini aux différents messages transmis à travers les médiateurs algériens.
« Nous avons pu répondre à 85% de ces questions », a indiqué Bobby Inman, directeur de la NSA à l’époque. Car les Algériens ainsi que les Américains utilisaient des équipements de Crypto.
« La source de ces informations venaient des communications diplomatiques algériennes », note le rapport de la CIA.