Les changements récents dans les relations internationales obligent tous les pays à repenser leurs relations diplomatiques, que ce soit sur le plan régional ou mondial. Dans une interview accordée à Twala.info, l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Abderrhamane Hadj-Nacer, a expliqué ce que devrait être la « doctrine de la diplomatie algérienne ».
Selon Hadj-Nacer, le rôle de l’Algérie se définit selon son positionnement géographique, par rapport au Maghreb, à la Méditerranée et au monde arabe. L’économiste s’est interrogé si l’Algérie devrait être « un pays pivot sur lequel s’appuient des grandes puissances qui ont une doctrine », à l’instar de « la doctrine italienne » qui considère l’Algérie comme simple fournisseur de gaz, ou encore « la doctrine russe qui consiste à dire que c’est une armée qui gère la stabilité du pays et sur lequel on peut s’appuyer en cas de déflagration mondiale », ou chinoise qui voit en l’Algérie « un excellent accès pour l’Afrique profonde pour d’inverser ses marchandises » ou récupérer de la matière première.
L’invité de Twala.info affirme que si le pays « n’a pas de doctrine, il reste un pays pivot ». « Cela veut dire que chacun va définir pour lui ce qui est intéressant à prendre chez nous », explique-t-il. Il ajoute qu’un pays « qui a une doctrine n’a pas vocation à être un pivot, mais plutôt un pays stratégique ».
Cependant, l’économiste a souligné qu’il est crucial pour l’Algérie de développer sa propre doctrine et de définir ses propres intérêts nationaux, plutôt que de simplement se conformer aux attentes des grandes puissances. Il a également mis en avant l’importance pour l’Algérie de diversifier son économie et de ne pas dépendre uniquement de l’exportation de gaz et de matières premières. Hadj-Nacer insiste notamment sur le fait qu’un pays qui se voit stratégique, « il doit avoir une doctrine lisible par les autres pays ».
Il souligne que la doctrine ne se limite pas à la diplomatie, mais aussi « sur les plans militaire, économique, technologique et industriel, etc. » Et pour l’Algérie, « cela fait longtemps qu’elle n’a pas eu de réflexion ».