La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) livre actuellement un combat judiciaire décisif pour sa survie. Demain lundi se tient en effet l’audience en appel contre la dissolution abrupte de cette organisation emblématique intervenue en septembre 2022. 

Cette décision de justice était intervenue à la suite d’une requête du ministère de l’Intérieur, sans que la LADDH n’ait été informée ni entendue tout au long de la procédure. Un « procès inéquitable » dénoncent aujourd’hui ses responsables. 

Fondée en 1985, la LADDH est la plus ancienne organisation indépendante de défense des droits de l’homme en Algérie. Depuis le début du Hirak, elle n’a eu de cesse de dénoncer la répression croissante à l’œuvre dans le pays. Un engagement pour les libertés fondamentales qui lui vaut aujourd’hui d’être dans le collimateur du régime.

La justice lui reproche de « travailler sur la question des droits de l’homme avec d’autres instances et organisations internationalement reconnues […] de militer pour les droits des migrants, pour les droits des travailleurs ». Des motifs « révoltants » pour la LADDH, qui n’hésite pas à parler « d’acharnement » contre son action.

L’audience de demain devant la cour d’appel d’Alger sera donc décisive pour déterminer si « cet acharnement continu » du régime « prend, avec cette dernière décision, une proportion d’une extrême gravité », selon les mots de l’ONG.

Consciente de l’importance critique de ce procès, la rapporteuse spéciale de l’ONU Mary Lawlor « espère que l’appel aboutira et permettra aux défenseurs des droits humains de reprendre leur travail ». Elle souligne dans un post sur son compte X (anciennement Twitter) suivre le dossier « de très près », sachant que son issue conditionnera grandement la préservation des libertés publiques dans le pays.