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La situation des droits de l’homme en Algérie inquiète sérieusement l’ONU

Radio M | 08/03/21 21:03

La situation des droits de l’homme en Algérie inquiète sérieusement l’ONU

Groupes du travail, rapporteurs sociaux et Haut commissariat aux droits de l’homme, les mécanismes des Nations-Unies chargées de la protection et de la promotion des droits de l’homme dans le monde expriment l’un après l’autre leur préoccupation quant à la situation des droits humains en Algérie.

L’Algérie est devenue, selon les normes onusiennes, un territoire où les violations des droits de l’homme sont commises à une grande échelle et en toute impunité.

Concrètement, le gouvernement algérien est accusé de détention arbitraire, de torture, de censure des médias en ligne, de mauvais traitement de migrants, d’atteinte aux libertés individuelles et collectives, de discrimination raciale et autre. Une situation qui a amené le Haut commissariat Nations-Unies aux droits de l’homme à dénoncer à deux reprises les atteintes aux droits de l’homme en l’Algérie en l’espace de deux semaines.

Vendredi dernier, le HCDH a haussé le ton à l’égard du pouvoir algérien en animant une conférence de presse à Genève, pour exprimer sa profonde préoccupation face à la dégradation de la situation des droits de l’homme en Algérie.

Le communiqué de l’instance onusienne lu par l’un ses porte-parole, M. Rupert Colville, a été très critique envers l’attitude des pouvoirs publics à l’égard des manifestations du Hirak.  ‘’Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak’’, a déclaré Rupert Colville. L’emploi du terme ‘’ très préoccupés’’, signifie dans le langage des professionnels des droits de l’homme que la situation est ‘’critique’’ voire ‘’alarmante’’. Du coup, des mesures urgentes doivent être prises par le gouvernement concerné pour mettre fin aux atteintes aux droits humains.

Plusieurs dossiers sur le bureau des rapporteurs spéciaux de l’ONU

Les bureaux des rapporteurs spéciaux des Nations-Unies chargés des questions liées aux droits de l’homme sont destinataires ces derniers mois, de plusieurs dossiers de personnes et de communautés qui se plaignent du gouvernement algérien. À titre illustratif, le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU examine actuellement le cas de l’ex-détenu Karim Tabbou. Cette affaire pourrait être inscrite à l’ordre du jour de la prochaine session du groupe, qui aura lieu en avril prochain. Il y a lieu de rappeler que quatre (04) rapporteurs spéciaux de l’ONU ont exhorté les autorités algériennes à s’exprimer sur l’affaire Tabbou. Le gouvernement algérien a été contraint de répondre par une lettre de 13 pages.

Ce même groupe du travail a qualifié le 29 septembre 2020, ‘’d’arbitraire’’ l’arrestation et la détention du militant Messaoud Leftissi. Il a exhorté le gouvernement à accorder une réparation à l’ex-détenu.

Les affaires des ex-détenus Wali Nekkiche et de Yacine Mebarki sont également en cours l’instruction au niveau des instances de l’ONU.

A noter aussi que trois (03) rapporteurs spéciaux de l’ONU ont demandé le 7 janvier dernier, au gouvernement d’ouvrir une enquête sur la mort de deux (02) réfugies sahraouis au sud. Les rapporteurs affirment avoir reçu des informations accusant les services de sécurité algériens d’avoir exécuté ces deux refugiés.