l’Algérie sera-t-elle le royaume des « dos d’ânes » qui ne répondent à aucune norme universelle en matière de sécurité ? qui ne s’est jamais déjà emporté au volant de son véhicule, exaspéré par le nombre incalculable de ralentisseurs qui poussent comme des champignons sur les routes ?
Il faut ralentir, rétrograder et accélérer à nouveau. Répétez ces manœuvres une vingtaine de fois à des horaires de pointe ou à la sortie du bureau et vous voilà vite passé du stade de la colère à celui de la furie ! D’autant plus si, en enchaînant ces obstacles tel un équitant, vous finissez par heurter le bas de caisse de votre véhicule.
Véritable « bête noire » des automobilistes et des motards, les dos d’ânes implantés de manière anarchique irritent davantage par leur aspect irrégulier et défiant toute loi relative à la géométrie, que par leur profusion. Tantôt trop haut, tantôt pas assez larges, ils peuvent même se transformer en corde d’amarrage et mouillage dans certaines zones urbaines, ou en tout autre objet pouvant vous dissuader de rouler à vive allure.
le ministre des Travaux publics et des Transports, Kamel Nasri a fait état, jeudi, de 50 000 ralentisseurs installés au niveau national dont près de 38 000 ne répondant pas aux normes techniques et légales, soit plus de 70% du total.
« Certains ralentisseurs sont installés par des citoyens, après la survenue d’accidents dans leurs régions, provoquant ainsi des embouteillages et des accidents, outre les dommages subis par les véhicules », s’est offusqué le ministre, en répondant à une question d’un sénateur sur le phénomène des ralentisseurs, lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la Nation.
D’autre part, Kamel Nasri a indiqué que la plupart des ralentisseurs hors normes sont implantés sur les chemins de wilaya, communaux et urbains, faisant état de plus de 14 000 ayant été traités et près de 1000 autres réhabilités.
Quels sont les normes des ralentisseurs en Algérie ?
Selon les experts algériens de la route, pour qu’un ralentisseur soit aux normes, il doit mesurer 4 mètres de long, faire moins de 10 cm de haut, présenter une saillie d’attaque inférieure à 5 mm et doit être installé exclusivement dans des zones où la vitesse est limitée à 30 km/h.
En 2006, le ministère des des Travaux publics avait publié un arrêté définissant les conditions, l’emplacement et les dimensions des ralentisseurs et des dos d’âne, introduisant, par la même occasion, deux types de ralentisseurs, aux dimensions et aux matières bien définies, à installer à des endroits bien précis.
selon l’arrêté du 09 avril dernier publié le 27 du même mois dans le Journal Officiel : le ralentisseur de type dos d’âne et le ralentisseur de type trapézoïdal. Théoriquement, il s’agit des seuls deux matériaux autorisés. Le béton bitumeux et le béton hydraulique doivent constituer le revêtement du ralentisseur dont l’emplacement ne doit pas obstruer l’écoulement des eaux.
Et pour les uniformiser, des règles techniques sont édictées, selon lesquelles le ralentisseur doit mesurer 4 mètres de long sur une hauteur variant entre 10 et 20 centimètres. La saillie d’attaque est obligatoirement inférieure à 5 millimètres. Ce qui donnera deux parties en pente appelées les rampants. Cette pente doit avoir une inclinaison variant entre 7% et 10% tout en respectant la hauteur. La longueur du plateau et du ralentisseur est située dans la fourchette 2.5 et 4 mètres avec une pente à 5%.
