Dans un entretien accordé à la chaîne Al Jazeera, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf s’est exprimé sur l’avenir de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Cette structure régionale de libre-échange, lancée en 1989 entre l’Algérie, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie et le Maroc, est aujourd’hui en sommeil.
«Le rêve de l’unité maghrébine ne pourra jamais être anéanti», a assuré M. Attaf. « J’attends avec impatience le jour où nous tenterons de nouveau de relancer cette édification», a-t-il ajouté, affichant la volonté algérienne de rebâtir cette union fragmentée.
Cette déclaration intervient trois ans après la décision d’Alger de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, sur fond de tensions récurrentes entre les deux poids lourds du Maghreb. Mais selon M. Attaf, l’Algérie est prête à «préparer le terrain» pour permettre une renaissance de l’UMA.
« L’Algérie cherche activement une résolution rapide du différend avec le Maroc, consciente comme les autres États de la nécessité de reconstruire l’unité et la fraternité au sein du Maghreb arabe », a-t-il ajouté.
De son côté, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rappelé dimanche lors d’une allocution devant la Nation que la position de l’Algérie sur le Sahara occidental, contentieux historique avec le Maroc, « n’est pas motivée par la haine envers les frères marocains ».
« Nous défendrons vigoureusement les principes de notre révolution et les valeurs de l’humanité, et nous n’abandonnerons pas les nations faibles. La question du Sahara occidental est une question de décolonisation, notre position n’est pas motivée par la haine envers les frères marocains, et c’est un dossier sur la table du Comité de décolonisation des Nations unies », a-t-il déclaré .
Bien que centrée sur la question spécifique du Sahara occidental, ces déclarations traduisent une volonté politique algérienne de jouer un rôle moteur dans la stabilisation de son environnement régional. Pour l’heure cependant, aucune discussion concrète visant à relancer l’UMA n’a été engagée.