« Journalistes placés en détention provisoire », « harcèlements policiers et judiciaires », c’est le constat sans appel fait par le Collectif des Journalistes Algériens Unis (JAU), lors d’une réunion tenue le 20 janvier. Et la liste des journalistes qui font l’objet d’emprisonnement, de poursuites, de mise sous contrôle judiciaire et d’interdiction de sortie de territoire, ne cesse de s’allonger: Abdelkrim Zeghileche, Belkacem Djir, Saïd Boudour, Khelaf Benhadda, Mostapha Bendjama, « subissent les entraves persistantes mises en oeuvre par les services de sécurité dans l’exercice de leur métier. », relève le collectif.
Le cas de Sofiane Merakchi placé en détention provisoire depuis le 26 septembre 2019 sous l’accusation « d’introduction d’équipements sans licence et évasion douanière » est édifiant. Pour le collectif cette détention, n’est en réalité qu’une » punition décidée a-posteriori dans le cadre de l’entreprise de muselage des médias publics et privés. » affirme JAU. « L’état psychologique et physique de notre collègue s’est gravement détérioré en prison, selon plusieurs témoignages, Sofiane Merakchi ayant le sentiment d’être oublié et abandonné en prison. », juge le collectif, qui a décidé de se rassembler chaque vendredi à partir de 14h00 devant le cinéma Algeria et le samedi à 10h00 à la maison de la presse Tahar Djaout d’Alger, pour « alerter l’opinion publique de la situation, insupportable, dans laquelle se trouve notre collège ».
Le cas du journaliste Mohamed Tamalt est dans tout les esprits. Arrêté au mois de juin, quarante-huit heures après son retour de Londres où il vivait depuis 2002, il avait été condamné à deux ans de prison pour ses écrits sur facebook visant les dirigeants algériens, il mourut en prison après avoir entamé une grève de la faim.
Le collectif des Journalistes Algériens Unis a approuvé l’idée d’organiser les assises de la presse avec pour perspectives de doter les professionnels de la presse dans toutes ses composantes d’une organisation pour défendre le libre exercice du métier de journaliste et pour défendre leurs intérêts.