Le jeune détenu d’opinion Ibrahim Laalami, condamné le 26 octobre dernier à 5 ans de prison ferme par la Cour d’appel de Constantine, semble avoir disparu dans le système carcéral algérien depuis plus d’un mois.
D’après le militant Fodil Boumala, joint par le père du détenu, le jeune homme de 30 ans n’a pas reçu de visite familiale depuis plus d’un mois. « La dernière fois qu’ils l’ont vu, c’était le 14 novembre à la prison de Bordj Bou Arreridj où il venait d’être transféré depuis Constantine », affirme M. Boumala dans une publication Facebook.
Depuis, la famille a appris qu’il avait été envoyé à la prison de Bou Saada dans la wilaya de M’Sila, avant d’être à nouveau déplacé vers une destination inconnue.
M. Boumala explique en effet que lorsque le père de Brahim Laalami s’est rendu au tribunal de Bordj Bou Arreridj pour obtenir des informations sur la localisation de son fils, on lui a répondu qu’ « une panne du réseau » empêchait de connaître précisément l’endroit où est détenu le militant.
La famille ne cache pas son inquiétude et exige des autorités pénitentiaires qu’elles fournissent des informations claires et précises sur l’endroit où est emprisonné Brahim Laalami.
Rappelons que ce jeune tailleur de métier, a été arrêté pour la première fois en février 2019, après avoir manifesté à Bordj Bou Arreridj pour dénoncer la candidature à un cinquième mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, participant ainsi au soulèvement populaire pacifique qui a forcé ce dernier à démissionner deux mois plus tard.
Depuis, Laalami a fait l’objet de plusieurs arrestations et condamnations pour son engagement politique. Notamment, il s’était vu infliger trois mois de prison suite à une tentative d’émigration clandestine, arrêté par les garde-côtes algériens en juin 2021 alors qu’il tentait de traverser la Méditerranée.
Cependant, la répression à son encontre s’est accentué ces derniers mois. En effet, sa dernière condamnation est beaucoup plus lourde : le 26 octobre dernier, il a écopé de cinq ans de prison ferme, dans ce qui ressemble à une volonté des autorités algériennes de le faire taire et de décourager ses activités militantes.