Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a réagi dans un discours ce vendredi sur les dernières législatives et abordant dans le même sillage « la crise politique que vit l’Algérie ». Il a sévèrement critiqué le pouvoir en s’interrogeant sur une volonté de « resauter l’ordre autoritaire ».
Son intervention a eu lieu lors de la conférence nationale des élus tenue à Bejaia ce matin. Pour le FFS, si les élections ne sont pas intégrées dans une démarche « politique globale et consensuelle, elles ne constitueront pas une solution et ne feront qu’aggraver la crise ». « Au lieu d’écouter la voix du peuple et de la raison, le pouvoir a cédé à ses vieux réflexes autoritaires et a préféré le passage en force », a déclaré Youcef Aouchiche.
Le vieux parti de l’opposition a rappelé que les algériennes et les Algériens ont, dans leur « écrasante majorité, tourné le dos à ce scrutin, assénant un coup dur pour le pouvoir qui ne cesse de se vanter et de s’efforcer à défendre, auprès de l’opinion nationale et internationale, la réussite et le bien-fondé de sa feuille de route ».
Selon le premier secrétaire du FFS, « il s’agit d’une crise politique de fond qui nécessite une solution politique et non pas des réaménagements juridique et institutionnelle en vue de maintenir ou de restaurer l’ordre autoritaire ». « Persister dans cette logique en s’accrochant à un système en imposant une nouvelle façade institutionnelle ne peut relever au mieux d’un manque criard de décernement, d’absence de vision, d’une cécité politique, au pire de l’irresponsabilité qui aura inévitablement de lourdes conséquences sur le pays, sa stabilité et sa cohésion », a martelé le jeune leader de la formation de Hocine Ait Ahmed.
À cet effet, le FFS a souligné que « le bon sens exige l’ouverture sans tarder d’un dialogue national inclusif en mesure d’engager le pays sur le chemin de la construction d’un projet politique capable de consacrer la souveraineté populaire et nationale et renforcer l’unité, l’intégrité territoriale et la cohésion de notre nation ». En plus du pouvoir, le FFS met la responsabilité sur des parties et personnalisées du Hirak. « Tout comme le pouvoir, ils contribuent à empêcher le changement et précipiter le pays dans l’affrontement et le chaos », a dénoncé l’orateur tout en ajoutant que « se dresser contre eux est un devoir nationaliste et patriotique ». « Le populisme, l’amateurisme, l’extrémisme et le charlatanisme politique ont des effets ravageurs sur notre société » a-t-il également déclaré. Concernant les élections locales, le premier secrétaire du FFS et autres cadres du parti, ont insisté sur le fait que seules les instances habilitées au sein du parti vont décider de la participation ou pas à la prochaine joute électorale. Pour eux, le « pouvoir local est très important », car être au plus près des citoyens, « partager leurs souffrances et leurs combats, les accompagner et répondre un tant soit peu à leurs attentes, c’est le socle sur lequel est fondé le parti ». « C’est dans cette optique que notre présence dans les assemblées locales trouve tout son sens. Et c’est pour cette raison que notre parti a toujours fait de sa présence dans les assemblées locales un axe stratégique », a expliqué M. Aouchiche.