Le Royaume du Maroc a remporté mercredi le vote pour la présidence du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Avec 30 voix contre 17 pour son rival sud-africain, sa candidature a divisé le groupe africain normalement chargé de diriger cette instance.
L’ambassadeur Mxolisi Nkosi avait prévenu avant le vote : le Maroc est « l’antithèse de ce que représente le Conseil » et son élection « nuirait à la crédibilité » du Conseil. Des accusations balayées par Rabat, qui met en avant « l’adhésion d’un grand nombre de pays » à sa candidature.
Côté algérien, membre du Conseil des droits de l’Homme mais pas du groupe africain actuellement, la candidature marocaine fait également l’objet de vives critiques. Les tensions entre les deux pays rivaux sur de nombreux dossiers comme le Sahara Occidental se reflètent dans cette élection stratégique. Car les critiques à l’encontre de Rabat portent justement sur la situation jugée préoccupante des droits de l’Homme dans ce territoire revendiqué par le Maroc.
Les ONG et l’ONU elle-même dénoncent des « violations des droits » et « intimidations » visant les opposants politiques sahraouis. La position sera délicate pour le Maroc à la tête du Conseil censé promouvoir les droits de l’Homme.
« Le Maroc doit s’abstenir d’intimider ou d’exercer des représailles contre les défenseurs des droits de l’homme qui collaborent avec les Nations unies », a déclaré Tess McEvoy, codirectrice du bureau de New York du groupe de défense du Service international pour les droits de l’homme.