Réuni à M’chedallah sous la présidence de son leader Atmane Mazouz, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a vertement critiqué samedi la politique du gouvernement, lors d’un rassemblement militant hautement symbolique dans la salle de cinéma Salah Boukrif, figure dissidente du RCD récemment décédée.
Fustigeant la pensée unique sécuritaire des dirigeants, M. Mazouz a dénoncé “la solution répressive” systématiquement privilégiée selon lui face aux défis politiques, économiques et sociaux auxquels est confrontée l’Algérie.
“Les responsables actuels estiment qu’il n’y a pas d’autre issue que la répression. Nous leur disons : la répression n’est pas une solution !”, a-t-il lancé devant de nombreux militants et sympathisants réunis à M’chedallah.
Appelant “à l’instauration d’un véritable dialogue entre Algériens” et “à la libération de la parole citoyenne”, M. Mazouz a critiqué l’immobilisme des autorités et leur stratégie du pourrissement face à la colère populaire.
“On ne peut pas construire un pays sans démocratie, en bâillonnant les citoyens et en ignorant la volonté du peuple”, a-t-il martelé, dénonçant également “la restriction des espaces d’expression” et “le verrouillage médiatique”.
Tournant en ridicule l’ouverture de façade promise par le pouvoir à l’approche des échéances électorales, le leader du RCD a pointé du doigt la normalisation et la docilité de la plupart des partis politiques.
“Certains ne sont visibles qu’à la veille des scrutins. Ils se complaisent dans cette posture de façade”, a-t-il fustigé, visant notamment le FLN et le RND, piliers du “système” selon le RCD.
Refusant de s’inscrire dans ce jeu de dupes, Mazouz et le RCD se posent plus que jamais en opposants résolus au “système politique algérien” et à “l’étouffement des libertés fondamentales”.
Une charge virulente qui risque de crisper davantage des relations déjà exécrables avec un pouvoir prompt à user de la matraque et de la justice pour faire taire les voix discordantes. Le RCD pourrait aussi payer le prix de son intransigeance dans les urnes, malgré un électorat acquis à sa cause.