Le procès du Pr Kamel Aïssat, connu pour son engagement citoyen et ses prises de position courageuse, se tiendra ce dimanche 3 décembre au tribunal correctionnelle de Béjaïa.
Il est poursuivi, depuis juillet dernier, pour des « publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale et à l’intérêt national ». En vérité, toute cette affaire et en relation avec sa dénonciation des conséquences environnementales catastrophiques liées à l’implantation dans la région de Oued Amizour du projet minier d’exploitation de zinc et de plomb. D’autant plus que le projet hypothèque lourdement une zone humide protégée par la convention internationale « RAMSAR » ratifié par l’Algérie en 1984.
Le Pr Kamel Aïssat, militant politique et citoyen, sollicité par les citoyens et les associations de la région pour s’exprimer sur la question, a surtout émis un avis d’expert et mis à nu l’opacité qui a entouré ce projet dans lequel est impliquée une entreprise australienne, notamment l’absence d’enquête commodo et incommodo et surtout l’absence d’une étude sérieuse sur les retombées environnementales d’un tel projet.
S’agissant de plomb, les pays développés évitent en général d’en exploiter chez eux. Les conséquences irréversibles sur la santé perdurent même trente années après l’arrêt de l’exploitation. Le plomb a cette fâcheuse tendance à contaminer durablement tous les éléments de la nature : eau, sol, végétation…
L’impact sur la santé est l’apparition du saturnisme, une intoxication par le plomb. Elle provoque des troubles irréversibles comme l’atteinte du système nerveux, l’encéphalopathie et la neuropathie. Chez les enfants, plus fragiles, cela se traduit par des troubles cognitifs, de grosses fatigues et un impact sur la croissance.