Nouvel entretien du Président Tebboune à un média français. Après France 24, c’est au tour du quotidien l’Opinion d’interroger le président algérien dans un entretien qui parait ce lundi 13 juillet où une grande part est consacrée à l’épineuse question de la mémoire et de la reconnaissance par la France de ses crimes commis en Algérie durant l’occupation.
Pour le Président le règlement de la question mémorielle est indispensable pour la relance des relations économiques entre les deux pays. « il faut affronter ses événements douloureux pour repartir sur des relations profitables pour les deux pays. », a affirmé Tebboune qui annonce la désignation dans les 72 heures d’un historien algérien qui devra travailler en étroite collaboration avec son homologue français, l’historien Benjamin Stora, pour accomplir ce « travail mémoriel » entre les deux pays.
Si le président qualifie de « grand pas » la restitution récente des crânes de résistants algériens contre l’invasion française, il estime que « d’autres crimes méritent d’être racontés, comme la prise de l’oasis de Zaatcha où les troupes françaises du général Emile Herbillon ont massacré les combattants du cheikh Bouziane ». Il cite aussi le maréchal de Saint-Arnaud qui a « aussi perpétré de nombreux massacres, qui ont fait plus de victimes qu’à Oradour-sur-Glane ».
« Il faudrait d’autres conditions pour que je réfléchisse à une nouvelle candidature. »
Au plan politique, le Président ne ferme pas la porte à un une nouvelle candidature au terme de son mandat si les conditions étaient réunies « En principe, j’ai été élu pour un seul mandat. D’ici la fin de ce mandat, j’espère obtenir une situation apaisée où les problèmes sociaux et économiques seront en partie réglés. C’est une transition qui ne dit pas son nom. Il faudrait d’autres conditions pour que je réfléchisse à une nouvelle candidature. », a-t-il affirmé, tout en déclarant ne pas vouloir s’éterniser « au pouvoir ».
Le président Tebboune annonce par ailleurs la poursuite de la libération des détenus du hirak. « Ces gestes vont se poursuivre et visent à l’apaisement », affirme M. Tebboune, en assurant que l’Algérie « n’est pas entrée dans une phase de répression ». « C’est faux », a-t-il dit, en estimant que « l’opposition et la société civile sont indispensables. Seul un État fort et juste peut asseoir la démocratie, le contraire amène l’anarchie et le chaos. »