Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a dressé un tableau sombre sur la gestion du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pendant la pandémie de COVID-19.
Les responsables de ce secteur si stratégique naviguent à vue et prennent des décisions « hasardeuses », selon le parti de Mohcine Belabbes.
« En date du 4 août, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique fixe les modalités de l’organisation de la reprise des activités universitaires, à travers un protocole « cadre ». Dans une logique comptable et de gestion de flux des étudiants, sans ne se soucier ni des normes pédagogiques ni des acquis des étudiants en matière de savoir et de formation, encore moins de l’éthique, il décide de clôturer l’année universitaire 2019/2020, dès début septembre et de valider le second semestre de l’année en cours en seulement deux semaines d’enseignement en présentiel », déplore le RCD dans un communiqué rendu public ce mercredi.
Commentant « le protocole cadre » élaboré par le ministère de l’Enseignement supérieur pour éviter le risque de contamination dans les campus et les résidences, le RCD estime que les mesures annoncées ne peuvent être appliquées sur le terrain. ‘’ Ces mesures sanitaires bricolées, confrontées à la réalité du terrain, sont tout simplement irréalisables. Elles nécessitent, si on ne s’en tient rien qu’aux œuvres universitaires, que la flotte de bus réservée aux transports d’étudiants soit au moins quadruplée si on doit assurer une charge maximale de 25 étudiants par bus de 100 places, que les offres en matière de résidence universitaire soient au moins triplées’’, critique-t-il.
Selon le document, il est indispensable de mobiliser environ 45 millions de masques de protection (à raison de 02 masques par étudiant et par jour) et des quantités astronomiques de gel hydro- alcoolique à mettre à la disposition des étudiants aux différents endroits des campus universitaires.
Pour le RCD, l’université algérienne est otage de la politique de bricolage. « Le résultat est connu de tous : une dévalorisation sans précédent des diplômes et un gap énorme avec les besoins de développement du pays. Notre pays mesure tous les jours les conséquences de l’acharnement du pouvoir à contrôler et à embrigader l’université. L’autonomie de gestion de l’université n’est plus simplement une nécessité ; c’est une urgence », déplore-t-il.
