Le Syndicat national des magistrats (SNM) a condamné, le 25 avril, les pressions exercées sur le corps des magistrats par le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. Dans un communiqué publié samedi 25 avril sur sa page facebook, le SNM interpelle le chef de l’Etat, premier magistrat du pays, pour prendre « des mesures urgentes pour protéger le juge ». Le SNM a également critiqué l’amendement du code pénal intervenu jeudi, en faisant savoir qu’il a été complètement exclu de son élaboration.
Le SNM estime que « la mise en détention arbitrairement » des deux procureurs-adjoints de la république adjoints d’Ain M’lila et de Tiaret est une forme d’abus de pouvoir et d’intimidation contre les magistrats. « Le SNM regrette la mise sous mandat de dépôt du procureur adjoint près le tribunal de Aïn M’lila par le juge d’instruction du tribunal d’Oum el Bouaghi le 23 avril, à la demande du parquet qui a également requis le mandat de dépôt, sachant que notre collègue a été remis en liberté par la chambre d’accusation de la Cour d’Oum El Bouaghi en date du 14 avril », note le syndicat.
« C’est le même procédé utilisé dans le dossier du procureur adjoint du tribunal de Tiaret. Ce qui dénote de l’acharnement du ministre de la Justice contre les magistrats en instrumentalisant des poursuites contre eux et en insistant sur leur emprisonnement pour des considérations de vengeance à cause de leur attitude lors du mouvement de protestation auquel a appelé le SNM le 26 octobre 2019 », explique encore le SNM.
Le SNM, annonce par ailleurs, porter plainte contre la télévision publique pour l’obliger à diffuser un droit de réponse après avoir diffusé « des informations erronées qui portent atteintes à l’honneur de l’accusé et transgressent le principe de la présomption d’innocence (..) Nous informons que notre collègue est entré en grève de la faim pour la deuxième fois pour dénoncer l’injustice qu’il subit et nous lui réitérons notre soutien », précise encore le SNM.