L’artiste et écrivain Ali Belhot a été condamné mercredipar le tribunal de Draa El Mizane à Tizi Ouzou à une peine de 3 ans de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 dinars algériens. Ses deux éditeurs écopent quant à eux d’un an de prison et 50 000 dinars d’amende chacun.En cause : la préface de son roman « Ajeǧǧig n ugudu » signée par Ferhat Mehenni, qualifié de « terroriste » par l’Algérie.
Incarcéré depuis le 22 mai dernier, quelques jours après sa participation au Salon du livre de Boudjima, Ali Belhot était poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation liés à la publication des deux tomes de son roman « Ajeǧǧig n ugudu »paru en 2020 et 2023.
La justice lui reproche notamment, « d’avoir diffusé des discours haineux et discriminatoires » et fait « l’apologie d’un groupe prônant de tels discours », en référence à la préface du premier tome de son roman signé par Ferhat Mehenni.
Exilé en France depuis 2001, Ferhat Mehenni est en effet considéré comme un « terroriste » par l’Algérie et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
Ses éditeurs sont quant à eux accusés « d’avoir enfreint la législation encadrant l’édition et la commercialisation du livre », ainsi que « d’avoir diffusé des contenus nuisibles à l’égard de la nation. »
Les avocats de M. Belhot et de ses co-accusés ont fait part de leur intention de faire appel de cette décision.