1. Le principal argument du pouvoir pour imposer les élections du 12/12 a été celui de la stabilité du pays.
2. Pour le pouvoir, il fallait à tout prix «respecter la Constitution» et «élire un président de la République». Le pouvoir a donc «respecté» une constitution qu’il avait piétinée dès le 11 mars 2019 avec la décision d’annuler la tenue de l’élection du 18 avril 2019 pour laquelle le corps électoral avait été convoqué. Le pouvoir a continué à «respecter» la Constitution en continuant à la malmener sur de nombreux points, de la question de la commission indépendante des élections à la question fondamentale du respect des articles 7 et 8.
3. A l’issue de ce processus, imposé par le régime et rejeté par la majorité du peuple algérien, la façade civile du régime a été restaurée et un président de la République a été «élu».
4. Malheureusement, force est de constater qu’aujourd’hui le régime demeure incapable de réduire l’écart entre les formalités et les réalités. Il fait lui-même l’amère expérience quotidienne qu’il y a un monde entre la légalité et la légitimité, de même qu’il y a en conséquence un monde entre le statu quo et la stabilité.
5. L’absence de légitimité du régime l’emprisonne dans une incapacité intrinsèque à gouverner le pays, ou même, comme en témoignent les décisions erratiques récentes, à gérer les affaires courantes (Douanes, Sonatrach, Commerce, Justice, etc.)
6. Et, exactement comme avant février 19, le régime semble confondre statu quo et stabilité, il semble confondre son maintien au jour le jour avec le renforcement des fondations du pays.
7. Un pays qui, plus que jamais, a besoin de faire face à la réalité, de considérer à leur juste mesure les problèmes politiques, économiques et sociaux qui menacent sa stabilité réelle, à prendre ses responsabilités, et donc les mesures concrètes qui s’imposent pour créer le plus rapidement possible les conditions d’élections démocratiques à tous les niveaux, seules à même de construire les institutions légitimes nécessaires à la vie du peuple algérien et à l’existence de l’Algérie.