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Législatives : cacophonie et imbroglio autour du nouveau mode électoral

Lynda Abbou | 12/06/21 17:06

Législatives : cacophonie et imbroglio autour du nouveau mode électoral

Les électeurs algériens qui se sont déplacés choisir leurs députés ce samedi 12 juin 2021, ont pour la première fois, donné leurs voix selon la méthode de vote par liste ouverte « sans mélange ».

Savent-ils que c’est cette méthode qui a été adoptée ? Savent-ils quel est le nombre maximum de candidats qu’ils ont le droit de choisir dans la même liste ? Plus que ça, les agents des bureaux de vote maitrisent-ils ces règles et savent-ils à quel moment le bulletin est déclaré nul ?

Sur une dizaine d’électeurs rencontrés par Radio M, dans les centres de vote de la commune de Ain Benian à Alger ce matin, un seul citoyen, enseignant à la retraite, savait qu’il fallait cocher sur les noms de son choix. Il ne savait pas, par contre, le nombre maximum de candidats qu’il peut choisir.

Des femmes âgées et moins âgées, interrogées par nos soins dans différents bureaux de vote, n’étaient pas au courant de cette méthode de vote par liste ouverte. Elles ont voté pour les listes de leur choix, comme elles ont l’habitude de le faire auparavant. 

Est-ce que vous expliquez la méthode de vote aux électeurs ? « Non ce n’est pas notre rôle » ont répondu des agents de bureaux à notre question.  Après un long échange avec eux, nous avons constaté qu’ils ne savent pas le nombre maximum qu’un citoyen peut choisir sur une liste. Pire encore, certains d’autre eux pensent que si le bulletin contient plus de cinq cases cochées, il est considéré comme bulletin nul. Le comble se trouve dans le fait que c’est eux qui vont assurer l’opération du dépouillement. Vont-ils annuler des bulletins exprimés ?

Les observateurs de la scène politique ont, à maintes reprises, soulevé ce « problème ». La raison du choix de cette méthode selon les autorités algériennes, est de lutter contre ce qui a été observé lors des élections précédentes, en termes de marchandage des premières places sur les listes des grands partis.

D’autre part, le problème posé par cette méthode est qu’un grand pourcentage d’électeurs ne savent pas lire, alors que ce schéma suppose que l’électeur s’isole et choisit une liste parmi plusieurs, puis sélectionne des candidats sur la liste choisie, et cela ne peut être réalisé que pour ceux qui lisent bien » avait expliqué le constitutionnalise Ahmad Betatache à Radio M.

Après le débat qui a eu lieu par rapport à ce point, les autorités ont décidé de donner une voix à tous les membres de la liste si aucune case n’a été cochée, bien que l’électeur n’ait pas le droit de cocher plus de cases que le nombre de sièges de la circonscription électorale.

Selon un membre de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), la wilaya d’Alger est pourvue de 34 sièges, une liste avec plus de 34 cases cochées est donc considérée comme étant un bulletin nul.