L’Emir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, en visite brève à Alger, ce mardi 25 février 2020, s’est engagé, lors d’un court point de presse avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, de développer les relations économiques et de booster les investissements. « Nous saluons le rôle de l’Algérie dans le monde arabe et dans la région. L’Algérie a un rôle honorable dans la résolution des conflits. Nous avons besoin de l’Algérie surtout que le monde arabe connait plusieurs crises. Le prochain sommet arabe aura lieu en Algérie. Nous sommes confiants, ce sommet sera réussi », a-t-il déclaré. Le président Tebboune a, pour sa part, déclaré que l’Algérie et le Qatar sont d’accord sur toutes les questions abordées lors des discussions à Alger. « Des questions économiques, politiques ou régionales, cela concerne le monde arabe et l’environnement international. J’espère que nous restons sur cet accord », a-t-il soutenu. La situation actuelle en Libye et les efforts de la diplomatie algérienne de contribuer à trouver une solution politique à la crise était au menu des discussions. Doha, qui est favorable au Gouvernement d’entente nationale (GNA) de Faiz Al Sarradj, appuie ces efforts. On ne sait pas encore si l’Algérie va jouer un rôle de médiation entre le Qatar et l’Arabie Saoudite, en conflit depuis plusieurs mois. Le président Tebboune se rendra bientôt à Ryad, après une visite du ministre des Affaires étrangères algérien Sabri Boukadoum en Arabie Saoudite.
Les plaintes des hommes d’affaires qataris
Lors de ses discussions élargies à Alger avec l’Emir du Qatar, le président Tebboune était accompagné du ministre de l’Industrie et des Mines Ferhat Ait Ali et des Finances Abderrahmane Raouya. Ce qui signifie que la visite a également un caractère économique surtout que Tamim Ben Hamad Al Thani est venu avec son ministre des Finances Ali Shareef Al Emadi. Les hommes d’affaires qataris se sont plaints ces dernières années des freins et des blocages dans leurs investissements en Algérie et des « pots de vin » souvent demandés dans les transactions. La puissante QBA (Qatari Businessmen Association), qui regroupe des hommes d’affaire du Qatar, a émis le vœu de développer des projets dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture, de l’énergie et de la pêche. Contrairement à Tunis, où plusieurs accords ont été signés lors de la récente visite de deux jours de l’Emir du Qatar, aucun document n’a été paraphé après la venue de Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani à Alger. Dernièrement le patron d’Ooredoo en Algérie a été prié de quitter le pays sans explications officielles. Oeredoo, ex-Qtel, qui est une entreprise qatarie, a limité la communication autour de cette affaire. Là aussi, rien n’indique que la question ait été abordée lors des discussions entre l’Emir du Qatar et le chef de l’Etat à Alger.
Le Conseil d’affaire algéro-qatari ne s’est pas réuni depuis plusieurs années. Les hommes d’affaires qataris, qui ont accompagné Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani à Tunis, ne sont pas venus en Algérie. Un signe ? Possible. Avant Alger, l’Emir du Qatar a visité la Jordanie et la Tunisie.
