Le 22 février, le hirak souffle sa première bougie, l’âge de « concrétiser les exigences et d’organiser une rencontre nationale unitaire. », estiment des acteurs indépendants, regroupés au sein de la coordination de Collectifs d’étudiants, la Coordination d’activistes du hirak, le Collectif des Journalistes unis, la coordination de collectifs de la Diaspora et le Collectif pour la transition démocratique. « Nous voulons mettre en place un front uni, basé sur les aspirations du hirak populaire », a expliqué Hafid Tamert lors de la conférence de presse tenue ce dimanche 16 février au siège de l’association « SOS Disparu », à Alger. Une conférence de presse qui devait initialement se tenir à l’hôtel El Biar, mais a été empêchée par les autorités. « Cette conférence de presse annonce la première rencontre des activistes du Hirak qui devrait avoir lieu le 20 février. »
Une première rencontre entre acteurs du Hirak « Nous essayons de donner la priorité aux activistes des wilayas de l’intérieur du pays, mais nous laissons la démarche ouverte », a expliqué Saïd Salhi vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH).
Autre chantier du collectif : « le manifeste du 22. Un texte de référence qui reprend l’ensemble des revendications du Hirak et les perspectives de la solution politique « car nous sommes partisans de la solution politique et de la transition démocratique », a affirmé le vice-président de la LAADH, qui réfute toute volonté de structurer le mouvement. La question de la représentation du Hirak reste lancinante, une année après son déclenchement.
« Nous ne parlons pas au nom du Hirak »
Lors de la conférence de presse, l’ensemble des intervenants ont tenu à rappeler qu’ils « n’étaient pas des représentants du Hirak. » « Nous sommes partie prenante du Hirak et on s’inscrit dans le Hirak, mais nous n’avons pas vocation à le structurer ou à parler en son nom, car le Hirak c’est le peuple, c’est la volonté populaire. Nous voulons offrir un espace de discussion, d’échange, de jonction entre les dynamiques autonomes du Hirak », a affirmé le vice-président de la LAADH
« Notre but est de traduire le rapport de force qui s’exprime dans la rue, de manière consensuelle et pacifique », a-t-il encore affirmé. Pour Aldja Samia Seghir, membre du collectif de la société civile et du mouvement Ibtykar, la démarche de la coordination s’appuie « sur le consensus qui est construit dans la rue chaque vendredi » l’objectif est de parvenir à « favoriser un dialogue avec la société civile et personnalités politiques en adéquation avec l’opinion qui s’inscrit en rupture avec l’ordre établi et le pouvoir de fait. »
Les coordinations ont annoncé la tenue d’une rencontre nationale «inclusive » pour le 20 février à la salle Harcha pour faire un « premier bilan d’étape après une année de Hirak et envisager des perspectives à même de les traduire sur le terrain » à Alger. Une initiative qui reste tributaire de l’accord accordé par la wilaya d’Alger. « Ils ont refusé une rencontre dans un hôtel, personne ne peut imaginer qu’ils acceptent une rencontre à la salle Harcha », a reconnu l’un des participants à la rencontre.