Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, cité par l’agence de presse palestinienne Wafa, a déclaré hier que le maintien au pouvoir du leader du Likoud, Benyamin Netanyahou, augmentera davantage l’extrémiste au sein de la société israélienne.

Mohammed Shtayyeh commentait, dans cette déclaration faite à l’ouverture de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres palestinien, les premiers résultats des législatives israéliennes du 2 mars 2020 remportées par le Likoud et ses alliés potentiels d’extrême droite.

Le Premier ministre palestinien a prédit que la coalition gouvernementale qui dirigera Israël à l’issue de ces législatives œuvrera à annexer les territoires palestiniens occupés : « Nous affronterons une phase de défis : la recrudescence de la colonisation, l’expansion coloniale, l’annexion de la vallée du Jourdain, la transformation des villes et des villages palestiniens en bantoustans, et l’appropriation [par Israël] des revenus [fiscaux et douaniers] palestiniens ! »

Le Fatah se félicité du score de la liste des Palestiniens d’Israël

Le pessimisme est égal du côté du mouvement Fatah, composante principe de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a estimé aujourd’hui, dans une déclaration rapportée par Wafa, que les résultats de ces législatives israéliennes montraient le rôle joué par « la direction [politique] d’Israël » dans « l’orientation de la société israélienne vers plus d’extrémisme ».

Dans cette déclaration de son porte-parole officiel Hussein Hamaïel, le Fatah a déploré que « ce qui oriente l’opinion publique israélienne [soient] les agissements des colons, fondés sur la répression, le meurtre et l’agression du peuple palestinien. »

Les résultats obtenus par la liste commune des Palestiniens d’Israël (15 sièges) montrent que ces derniers « s’accrochent à leurs terres », a ajouté le porte-parole du Fatah, souhaitant que ce score leur permette « de triompher de beaucoup de difficultés dans l’Etat colonial [d’Israël] qui exerce à leur encontre toutes sortes de discriminations et de racisme ».

L’électorat israélien a béni les plans annexionnistes de la droite

Selon les résultats non encore définitifs des législatives israéliennes du 2 mars 2020, le Likoud et trois partis d’extrême droite israéliens ont totalisé 58 sièges. Ces 58 sièges se répartissent entre le Likoud, mené par l’actuel Premier ministre Benyamin Netanyahou, avec 36 sièges, le parti religieux ultra-conservateur Shas, avec 9 sièges, le parti Israël Beteinou de l’ex-ministre de la Défense Avigdor Lieberman, avec 7 sièges, et la coalition Yamina (les partis Foyer juif et Tkuma), avec 6 sièges.

Le principal rival du Likoud, la coalition Bleu-Blanc menée par l’ancien chef d’état-major de l’armée Benny Gantz, n’a obtenu que 33 sièges qui, même augmentés de ceux de l’alliance Avoda-Meretz-Gesher (7) et de la liste arabe commune (15) ne lui permettent pas d’envisager de diriger le prochain gouvernement.

Vers l’annexion des colonies israéliennes ?

La victoire du Likoud et des partis d’extrême droite à ces législatives signifie que non seulement les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est s’étendront sur de nouvelles terres mais aussi qu’elles seront annexées à l’Etat d’Israël, en flagrante violation de la légalité internationale qui considère ces deux territoires comme des « territoires palestiniens occupés ».

Cette annexion, maintes fois promise par Benyamin Netanyahou à ses électeurs, est bénie par l’administration américaine qui en a fait un des points centraux de son plan de paix israélo-palestinien appelé l’« Accord du siècle ».