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Les producteurs de boissons plaident pour des mesures urgentes en faveur des entreprises

Salim Mesbah | 05/04/20 11:04

Les producteurs de boissons plaident pour des mesures urgentes en faveur des entreprises

Face à la crise sanitaire liée au coronavirus, l’Association de producteurs algériens de boissons (APAB) plaide en faveur de mesures « flexibles » de la part des pouvoirs publics pour soutenir les entreprises des secteurs des boissons et du lait « lourdement » impactées, a demandé le président de l’APAB, Ali Hamani.

« Les unités de production sont cruellement touchées par la pandémie de Coronavirus qui risque même de mettre en péril leur activité et nous estimons que des mesures adaptées s’imposent pour sauver les entreprisses et les emplois », a indiqué M. Hamani dans un entretien accordé à l’APS.

Le président de l’APAB assure que « malgré l’engagement de l’association pour l’approvisionnement des citoyens durant cette période de confinement sanitaire, ses entreprises font face à des difficultés multiples qui menacent leur pérennité ».

La production est « sérieusement perturbée par des problèmes d’approvisionnement en matière premières du fait que certains de nos fournisseurs d’emballages et d’ingrédients ont décidé de se mettre à l’arrêt « , a-t-il expliqué, tout en rappelant que 60% des fournisseurs dans la production des boissons et du lait, sont locaux.

Un avantage en temps normal, mais qui s’avère aujourd’hui handicapant depuis que certains fournisseurs ont décidé d’arrêter leur activité.

Outre la pénurie de matières premières et d’intrants, les entreprises des boissons ont du mal à commercialiser leurs produits en raison de problèmes liés à la vente et à distribution.

« Nous avons constaté que 40% de points de vente au détail et 80% des grossistes sur le territoire national sont à l’arrêt », a-t-il fait savoir.

Il a ajouté par ailleurs que « les distributeurs refusaient de passer commandes sur les produits périssables sans certitude de pouvoir les écouler dans les délais de crainte d’une décision officielle d’arrêt totale de toute activité.

A cet égard, M.Hamani a prévenu que ces tensions dans l’approvisionnement des circuits agroalimentaires, tout confondus, pourraient être à l’origine de « pénuries » mais aussi de graves troubles sociaux.

 Le transport Face aux restrictions

En plus des problèmes liés à la pénurie de matières premières et de fermeture des points de vente, M. Hamani a évoqué le problème de transport du personnel de production et le transport marchandises (matières premières et ou produits finis) en raison du couvre-feu sanitaire.

« Nous devons nous présenter aux forces de l’ordre pour continuer à exercer nos activités, qu’elles soient inter-wilayas ou intra-wilayas. Nos usines sont de fait à l’arrêt depuis mardi 24 mars », a-t-il déploré, exprimant à cet égard l’inquiétude des entreprises de cet état de fait et anticipent également sur la probabilité que ce confinement se généralise à d’autres wilayas dans les jours prochains.

Des sotcks pour un mois

Interrogé sur l’état des stocks actuels des producteurs de boissons et de produits laitiers frais, il a répondu que les volumes évalués à partir de ceux des membres de l’APAB ne couvrent qu’une période d’un mois au plus.

« Si les entreprises de production n’arrivent pas à s’approvisionner en matières premières dans les jours qui viennent, elles ne pourront pas assurer la disponibilité des boissons et des produits laitiers frais à nos consommateurs durant le mois du Ramadan », a-t-il averti.

Le président de l’APAB tire la sonnette d’alarme et demande l’intervention du gouvernement pour venir en aide à la filière lourdement en grande difficulté. M Hamani propose la mise en place d’un moratoire fiscal et parafiscal pour les entreprises en difficulté (Différer les paiements des cotisations sociales et des taxes mensuelles de 90 jours sans pénalité).

L’APAB propose, en outre, le report de tous les échéanciers de remboursement des prêts bancaires pour une période de trois mois sans intérêts ni commissions en rapport avec la situation financière de chaque entreprise.

L’Association plaide également pour la mise en place d’un découvert bancaire exceptionnel bénéficiant d’un taux préférentiel, selon les besoins et les garanties, pour faire face aux charges qui ne peuvent être ni suspendues, ni reportées (paiement des salaires, des fournisseurs).

Au sujet de l’indemnisation des salariés ayant perdu leur emploi en raison de la crise économique actuelle, l’APAB a estimé qu’il appartient à la Caisse nationale d’assurance-chômage de les rembourser.