L’Etat entend réduire l’importation des médicaments. La décision a été évoquée lors du Conseil des ministres réuni, samedi 18 janvier. Le président de la République a déclaré que la réduction de l’importation doit se faire en encourageant la production locale et « en soumettant les produits pharmaceutiques importés à la certification pour la protection de la santé des citoyens ».
Sur une demande nationale en médicaments estimée à 4 milliards de dollars par an, l’industrie pharmaceutique algérienne produit pour 2 milliards de dollars. Depuis 2016, la facture d’importation des médicaments est en baisse continuelle pour s’établir à moins d’un milliard de dollars en 2019.
Le chef de l’Etat a, selon un communiqué de la Présidence de la République, donné ordre pour la création de laboratoires au niveau de tous les accès frontaliers, ports et aéroports en collaboration avec le ministère de la Santé, en associant l’Université, « en vue du renforcement des mécanismes de contrôle des importations alimentaires selon les normes internationales, pour la protection des citoyens contre les produits contrefaits avec la consolidation des procédures judiciaires contre la fraude ».
Il a recommandé la mise en place d’un guide statistique pour promouvoir la production nationale avec l’interdiction d’importer les produits fabriqués localement, « dans l’objectif de protéger le produit national et réduire la facture d’importation ». Abdelmadjid Tebboune a donné des instructions pour la création de zones franches avec les pays africains limitrophes « afin d’en finir avec le fléau de la contrebande ». Selon lui, les mesures de rationalisation des importations ne doivent pas se faire au détriment du fonctionnement des entreprises et des besoins essentiels des consommateurs.
Les importations en baisse de 7,7 % en 2019
« L’importation doit être un complément à l’économie nationale et non une alternative », a-t-il déclaré. Le gouvernement est chargé par le président de la République de faire « une évaluation rigoureuse et objective » des accords commerciaux « déjà conclus ou ceux encore en discussion » pour analyser leurs effets sur l’économie nationale.
« La politique du commerce extérieur doit faire l’objet de mécanismes de concertation sectorielle plus renforcés. Les mesures de protection de la production nationale et de défense commerciale doivent être envisagées avec intelligence et dans le respect de nos engagements commerciaux internationaux », est-il précisé.
D’après un bilan de l’année 2019 présenté par le ministre du Commerce Kamel Rezig, les importations ont baissé de 7,7 %, les exportations de 13 %. Les exportations hors hydrocarbures ont enregistré une baisse de près de 10%. Selon le ministre, deux marchés de gros des fruits et légumes ont été réceptionnés en 2019 alors que la construction de six autres marchés sera achevée durant l’année en cours. Le plan d’action du ministère du Commerce prévoit, entre autres, l’amélioration des conditions d’organisation des marchés, la généralisation du paiement électronique et la lutte contre toute forme de gaspillage.