Ce gisement, dont les réserves sont estimées à près d’un demi-milliard de mètres cubes, a fait l’objet, dès sa découverte en 2010, de revendications chypriotes, libanaises et égyptiennes.
Le champ gazier offshore israélien Leviathan est entré en production aujourd’hui, rapporte Reuters, qui rappelle que l’opposition à son exploitation avait fait planer le doute sur la possibilité qu’il puisse commencer à produire comme prévu, fin 2019.Ces requêtes, précise l’agence de presse, portaient sur les problèmes écologiques que créerait son exploitation.
L’entrée en production de Leviathan, indique encore Reuters, va faire doubler la production gazière de l’Etat d’Israël. Yossi Abu, le directeur général de Delek Drilling, une des sociétés opérant le gisement, l’a commenté en ces termes : « Israël est désormais […] à même de répondre à tous ses besoins en énergie et de garantir son indépendance énergétique. »
Leviathan se situe à 130 kilomètres à l’ouest du port de Haïfa et ses réserves sont estimées à 450 milliards de mètres cubes, soit le double de celles d’un autre gisement off-shore israélien, le gisement Tamar, situé à quelques dizaines de kilomètres vers l’est.
Sa production est destinée à satisfaire les besoins domestiques israéliens mais sera également destinée à l’exportation notamment vers l’Egypte et la Jordanie.
Un gisement revendiqué par le Liban
Découvert en 2010, ce gisement a fait l’objet de revendications chypriotes, libanaises et égyptiennes.
Chypre, après avoir revendiqué une partie des réserves de Leviathan, a signé avec l’Etat hébreu un accord délimitant leur frontière maritime et a, de ce fait, reconnu qu’il ne se situait pas à l’intérieur de sa zone économique exclusive (ZEE).
Le Liban, qui affirmait que Leviathan se situait, au moins en partie, dans les limites de sa ZEE, a mené une action diplomatique afin que l’ONU en interdise l’exploitation à Israël, et le Hezbollah a même menacé d’attaquer ses infrastructures.
Les requêtes diplomatiques libanaises n’ont pas abouti. Cependant, on ignore quelle serait, dans le contexte régional actuel tendu, la réaction du Hezbollah à l’entrée en production effective du gisement.
L’Egypte ne revendique plus une partie des réserves de Leviathan
De son côté, l’Egypte a annoncé fin janvier 2011qu’elle pourrait revendiquer une partie des réserves de Leviathan si les études montraient qu’elles se situent dans les limites de sa propre ZEE. Cependant, les contrats d’exportation de la production de ce gisement vers ce pays indiquent que ces revendications ont finalement été abandonnées.
L’abandon de ces revendications s’expliquerait probablement par la découverte par l’Egypte, en août 2015, de Zohr, un gisement gazier off-shore plus important que Leviathan.
Avec 850 milliards de mètres cubes de gaz récupérable, Zohr a été le plus important gisement d’hydrocarbures découvert dans le monde en 2015. Il a fait grimper en flèche les réserves gazières égyptiennes : aujourd’hui, elles sont deux fois plus importantes que les réserves israéliennes (1.650 milliards pour seulement 700 milliards de m3).