La libération par le pouvoir de dizaines de détenus d’opinion s’apparente à une forme de « chantage », dénoncent les forces du Pacte pour l’alternative démocratique (PAD). En effet, au moment les appels à la libération immédiate et inconditionnelle de l’ensemble des détenus politiques et d’opinion se multiplient, le pouvoir en place poursuit sa campagne d’arrestations, tout en libérant par occasions, quelques prisonniers.
Dans un communiqué publié ce jeudi 15 juillet, à l’issue de leur dernière réunion, les forces du PAD affirment que « loin de relever d’une clémence –terme impropre envers des victimes d’arbitraire d’Etat-, le relâchement d’otages, au compte-goutte, s’apparente à un marchandage et un chantage inacceptables ». Une réaction aux mesures de « grâce » décidées par Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de la commémoration du 59e anniversaire de la fête de l’Indépendance et ayant aboutit à la libération de plus d’une centaine de détenus.
Pour eux, la voie de « sagesse et de responsabilité historique » consiste à « libérer le processus démocratique enclenché pacifiquement par le peuple algérien en février 2019 ». Ce qui passe, ajoutent-ils, par « l’arrêt immédiat et inconditionnel de la répression », « la libération et la réhabilitation morale, juridique, sociale et matérielle des détenus politiques et d’opinion » et enfin « le respect des droits de la personne humaine ».
Front contre la répression
Sur le plan politique, les partis et acteurs du PAD (RCD, PT, PST, MDS, UCP en plus de militants associatifs), tracent un tableau des plus sombres. « L’interdiction, depuis avril 2019, des libertés démocratiques (libertés expression, d’association, de presse, d’organisation, de réunion et de grève) arrachées par des décennies de luttes, a été aggravée par une série de révisions du Code pénal », déplorent-ils. Non sans remarquer que « la criminalisation » du débat public dans les médias et réseaux sociaux et de la liberté de manifester, « culminent avec l’élargissement de la définition du terrorisme à toute action ou discours prônant le changement politique hors des voies admises » par le pouvoir en place.
Devant ce constat et considérant que « seule la lutte paie », les animateurs du PAD expriment « leur disponibilité à s’associer –par-delà les différences d’opinions- avec tous les acteurs et forces acquises à l’aboutissement pacifique et démocratique du Hirak, contre la répression et pour la libération des détenus politiques et d’opinion et les droits et libertés indispensables à une vraie citoyenneté ».
Ahmed Ouali