Ces évolutions risquent de fragiliser la situation des ressortissants maghrébins, notamment algériens, présents illégalement sur le territoire. Déjà en butte à une forte précarité et à la menace constante d’expulsion, ils pourraient voir leur quotidien se durcir encore davantage.
Après de longues heures de débat, députés et sénateurs sont finalement parvenus mardi soir à un accord sur le projet de loi immigration porté par le gouvernement. Un texte qualifié « d’indigne » et « d’honteux » par la gauche, qui dénonce un durcissement des conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France, pour satisfaire la droite et l’extrême-droite.
Le principal point de crispation concerne l’inclusion de dispositions issues du programme du Rassemblement national, comme « la priorité nationale », reprise à son compte par la majorité présidentielle. Un « moment de bascule politique historique » pour la députée EELV Sandrine Rousseau. De leur côté, les députés RN se sont félicités d’ « une véritable victoire idéologique ».
Vers un durcissement des conditions de séjour
Côté durcissement, le texte prévoit de faciliter les expulsions des étrangers délinquants, même présents en France depuis l’enfance, ou de restreindre le regroupement familial. La régularisation des travailleurs immigrés clandestins a également été encadrée, avec la possibilité d’un veto préfectoral.
Macron exige un soutien sans faille de sa majorité
Emmanuel Macron a convoqué mardi une réunion à l’Élysée avec les responsables de la majorité présidentielle, afin de s’assurer de leur soutien au projet de loi immigration. Alors que le vote du texte controversé pourrait provoquer des dissensions au sein de la macronie, le Président entend bien serrer les rangs avant le scrutin décisif du soir même au Sénat puis à l’Assemblée nationale.
« La régression la plus grave depuis 40 ans » selon les ONG
Dans un communiqué cinglant, une cinquantaine d’associations et d’ONG de défense des droits des immigrés ont vivement dénoncé l’accord politique obtenu au Parlement sur le projet de loi immigration. Selon eux, le texte issu de la commission mixte paritaire constituera « la régression la plus grave depuis 40 ans »en matière de droits et de conditions de vie des étrangers résidant en France.
Ces évolutions risquent de fragiliser la situation des ressortissants maghrébins, notamment algériens, présents illégalement sur le territoire. Déjà en butte à une forte précarité et à la menace constante d’expulsion, ils pourraient voir leur quotidien se durcir encore davantage.
Reste à savoir si l’application concrète de la loi se traduira par une politique rigoureuse de reconduites aux frontières, ou si, comme le prédisent certains observateurs, les possibilités d’expulsion resteront limitées faute de moyens suffisants.