Dans un communiqué publié mercredi, l’UCP a vigoureusement critiqué le projet de Loi de Finances 2024, adopté le 14 décembre dernier. Le parti déplore un « manque flagrant de vision à long terme » et une « gestion populiste des deniers publics à des fins essentiellement électoralistes ».
Selon l’UCP, ce budget « ne reflète en rien les priorités annoncées par le Président de la République ». Le parti pointe du doigt en particulier le faible financement prévu pour la numérisation, qui constitue pourtant « une transition cruciale vers une société numérique ». Ce budget risque ainsi d’ « hypothéquer dangereusement la gouvernance du pays ». L’UCP appelle donc à « une révision urgente de ce poste budgétaire ».
Autre « parent pauvre » de ce projet de budget : les transports. Alors que le parc automobile algérien devrait encore s’alourdir de 400 000 véhicules en 2024, le budget alloué au secteur des transports affiche une baisse de 51%. Pour l’UCP, il est « temps d’accorder une priorité absolue au développement du transport en commun ». Des investissements massifs dans ce secteur permettraient de « transformer la mobilité des citoyens » et de « créer un avenir durable et accessible pour chaque Algérien ».
Concernant les hausses de salaires prévues dans le budget 2024, l’UCP met en garde : sans « contrepartie productive », ces augmentations risquent de provoquer « une inflation majeure, impactant directement le pouvoir d’achat des citoyens ». Il faut donc trouver « un juste équilibre » pour garantir « une croissance économique stable et durable ».
Bref, ce budget 2024 confirme l’ « approche gestionnaire au jour le jour » du gouvernement, aux antipodes d’une réelle « planification à long terme » pourtant vitale pour garantir la prospérité économique et sociale de l’Algérie.
À noter que le président de la République a limogé ce mercredi le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), structure consultative chargée justement de concevoir une stratégie économique de long terme. Coïncidence ou prise de conscience tardive des errements budgétaires ? L’avenir nous le dira.