Malgré la présence et l’union qui lient l’Europe à l’OTAN, les 27 se sentent de plus en plus menacés et compte se lancer dans une « économie de guerre » pour faire face à la Russie, suite à l’invasion, il y a plus de deux ans par la Russie et les liaisons de ce dernier avec d’autres puissances militaires, à l’instar de la Corée du Nord et l’Iran.
En effet, la Commission européenne proposera ce mardi à l’Union européenne (UE) des moyens pour dynamiser son industrie de l’armement afin qu’elle puisse passer au « mode économie de guerre », en réponse à l’invasion de l’Ukraine par Russie.
Selon des responsables européens, Thierry Breton, le Commissaire européen à l’industrie, présentera des propositions visant à encourager les pays de l’UE à acheter plus d’armes ensemble auprès des entreprises européennes et à aider ces entreprises à augmenter leurs capacités de production.
« Nous devons changer de paradigme et passer en mode économie de guerre. Cela signifie également que l’industrie européenne de la défense doit prendre plus de risques, avec notre soutien », a déclaré Breton, en prévision du projet.
Breton, ancien PDG français de la société de technologie, a également indiqué que la possibilité de la réélection pour un autre mandat présidentiel des États-Unis pour Donald Trump, diminuera les engagements de Washington envers l’OTAN. Cela signifie que l’Europe doit faire plus pour se protéger. Il ajoute que « dans le contexte géopolitique actuel, l’Europe doit assumer une plus grande responsabilité pour sa propre sécurité, quel que soit le résultat de nos alliés.
La guerre en Ukraine a incité de nombreux pays européens à augmenter leurs dépenses de défense. Mais les responsables de l’UE soutiennent que les efforts purement nationaux sont moins efficaces et souhaitent que les organes de l’UE jouent un rôle plus important dans la politique industrielle de défense. Les analystes disent que la guerre a clairement montré que l’industrie européenne était mal préparée à certains défis majeurs, tels qu’une augmentation soudaine de la demande de grandes quantités de munitions d’artillerie.
Une autre proposition permettrait à l’UE d’obliger les entreprises d’armement européennes à donner la priorité aux commandes européennes en temps de crise. Pour devenir réalité, les propositions devront être approuvées par les 27 gouvernements nationaux de l’EU’s –, qui hésitaient souvent à céder le pouvoir en matière de défense et de questions militaires – et le Parlement européen.
Les propositions seront également étudiées de près par l’OTAN, qui s’est déclarée favorable aux efforts de l’UE pour aider la défense européenne, mais a averti qu’elles ne devaient pas faire double emploi ou entrer en conflit avec le travail de l’alliance transatlantique.
QUESTIONS DE FINANCEMENT
Le Projet Breton devrait inclure environ 1,5 milliard d’euros ($1,63 milliard), d’ici à la fin de 2027. Une somme jugée modeste dans le monde des achats de défense à grande échelle. Mais les responsables disent que le paquet créera un cadre juridique qui permettrait des dépenses beaucoup plus coordonnées dans les années à venir, si l’UE est prête à accumuler de l’argent. Breton a appelé à un Fonds spécial de l’UE de 100 milliards d’euros pour les projets de défense.
Les fonctionnaires de la Commission disent qu’ils souhaitent que Kiev participe aux nouveaux programmes proposés pour renforcer les capacités communes de production et d’approvisionnement, même si l’Ukraine ne fait pas partie de l’UE.
Avec Reuters