De retour de Malaisie où il s’est rendu pour des rencontres liées à la cause palestinienne, Abderrazak Makri a partagé un long message sur les réseaux sociaux relatant son périple asiatique. Cependant, l’ancien dirigeant du parti islamiste, le MSP, est resté étrangement muet sur un point crucial : comment lui a-t-on levé l’interdiction de sortie du territoire national (ISTN) qui le frappait depuis novembre 2023 ?

Dans son post, Makri se congratule d’avoir pu prendre part à divers événements pro-palestiniens à Kuala Lumpur, sans même effleurer les raisons qui l’avaient initialement privé de sa liberté de circuler à l’international. Une omission pour le moins suspecte de la part de ce militant qui n’avait pourtant pas hésité à lier très clairement cette mesure coercitive à ses positions sur le conflit israélo-palestinien.

En effet, dans un communiqué publié quelques mois plus tôt, Makri dénonçait “un niveau sans précédent de musellement des voix et d’interdiction des libertés”, ciblant directement son engagement en faveur de la Palestine comme le “motif honorable” de son assignation à résidence de fait.

Aujourd’hui, alors qu’on aurait pu s’attendre à des éclaircissements sur ce qu’il considérait comme une évidente “attaque officielle”, l’ancien président du MSP préfère se draper dans une omerta opaque. Un silence assourdissant qui alimente toutes les spéculations sur les réels mobiles du bras de fer qui lui a été imposé, ainsi que sur les concessions ayant précédé la levée de son ISTN.

En éludant les zones d’ombre de cette affaire, Makri nourrit indubitablement les soupçons d’ingérence et de deal occulte avec le pouvoir. À moins que ce ne soit le signe d’humiliantes concessions ayant contraint un silence de plomb désormais aussi pesant que les vérités qu’il dissimule.