Les auteurs du coup d’Etat militaire au Mali veulent rester trois ans au pouvoir avant de permettre la tenue d’élections ! Les militaires au pouvoir à Bamako réclament également la levée des sanctions prises après le coup d’Etat.
En effet, les mutins ont déclaré à une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vouloir garder le pouvoir pendant une période de transition de trois ans, a déclaré mercredi la présidence nigériane.
Les négociateurs de la Cédéao ont été dépêchés à Bamako le week-end dernier pour débattre des modalités d’un retour à un pouvoir civil avec les officiers de l’armée qui ont déposé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keita.
Mais trois jours de discussions n’ont abouti à aucune décision sur l’organisation d’un gouvernement de transition. La junte malienne, qui a arrête le président Keita pendant le coup d’Etat, a par ailleurs rejeté la demandé de la Cédéao d’autoriser l’ex-chef de l’Etat à regagner sa résidence privée.
Alors que les chefs de la junte évoquaient initialement une période de transition d’une durée « raisonnable », la présidence nigériane a expliqué mercredi que les mutins réclamaient désormais trois ans avant la tenue d’élections.
« Nous leur avons dit que ce qui serait acceptable pour la Cédéao serait un gouvernement provisoire dirigé par un civil ou un officier en retraite, pour une durée de six à neuf mois, au maximum 12 mois », explique un communiqué de la présidence en citant le chef de la délégation envoyée au Mali, Goodluck Jonathan.
« Ils ont dit qu’il pourrait partir à l’étranger et refuser de revenir pour répondre aux questions qu’ils pourraient avoir à lui poser », a dit Goodluck Jonathan selon les propos rapportés par la présidence nigériane.
Les dirigeants des 15 pays membres de la Cédéao doivent se réunir vendredi pour débattre du dossier malien.