Au 16 mars, l’euro s’échangeait contre 241,50 dinars sur le marché parallèle du Square Port-Saïd à Alger. Cette cotation record, au-delà du seuil psychologique des 240 dinars, illustre l’emprise des cambistes sur ces circuits informels échappant à tout cadre réglementaire. Il ne s’agit pas d’un simple pic saisonnier, mais d’une flambée durable et déconnectée des facteurs habituels d’offre et de demande.
En dépit des restrictions officielles sur les opérations de change, la monnaie unique européenne atteint des sommets via ces canaux parallèles, soulignant l’absence de convertibilité réelle du dinar algérien.
Faute de bureaux de change agréés, les cambistes et opérateurs économiques recourent à ce vaste marché noir pour s’approvisionner en devises étrangères, à l’instar du dollar américain coté à 223 dinars le 16 mars sur cette plaque tournante de l’économie souterraine.
Si ces taux de change parallèles obéissent à l’offre et la demande, leur volatilité excessive traduit des dysfonctionnements plus profonds, notamment la défiance envers le dinar.
Cette envolée persistante de l’euro met en lumière la mainmise des cambistes sur un marché dénué de régulation, déconnectée des facteurs saisonniers.
Ce phénomène cristallise les carences du système économique et monétaire algérien, incapable d’assurer la convertibilité de sa monnaie, une faille structurelle contraignant les autorités à des réformes pour recouvrer le contrôle économique et financier.